Conclusion de la section

Tout au long de cette seconde section, nous nous sommes assignés un double objectif. D’une part, celui de mettre en relief la fonction d’intermédiation financière assumée par les banques, telle qu’elle était appréhendée par la théorie bancaire moderne. D’autre part, celui de confronter les travaux théoriques en la matière avec la réalité contemporaine de l’activité bancaire.

Nous avons d’abord relevé que l’intermédiation bancaire puisait sa source dans la théorie conventionnelle de l’intermédiation financière, initialement développée par Gurley et Shaw (1960), et à laquelle elle reste profondément attachée.

Ensuite, nous avons constaté que « l’intermédiation traditionnelle de bilan », axée sur la collecte de dépôts et la distribution de crédits, occupait toujours une place maîtresse dans la littérature bancaire contemporaine. En effet, celle-ci s’attelle, sans relâche, à analyser les différentes facettes de cette intermédiation, et notamment son rôle en matière de production d’information, d’assurance de liquidité, de lissage de la consommation et de gestion des risques.

Or, au regard des conclusions du premier chapitre de la thèse, cette littérature nous a semblé en décalage avec les pratiques bancaires contemporaines. Nous avons alors noté les efforts d’enrichissement de la grille de lecture de l’intermédiation bancaire, à travers l’intégration de nouvelles expressions comme « l’intermédiation de marché » et « l’intermédiation de hors-bilan ».

Toutefois, il nous est apparu que ces efforts, pour utiles qu’ils pouvaient paraître, posaient deux problèmes. D’un côté, ils bornaient les activités bancaires au seul champ de l’intermédiation financière.

D’un autre côté, ils ne reflétaient pas la véritable nature de beaucoup d’activités du hors-bilan. C’est pourquoi, nous avons préféré utiliser l’expression « d’activités hors intermédiation » pour rendre compte des ces nouvelles activités. Dans le cadre d’une relation de clientèle bilatérale, celles-ci correspondent à la fourniture de services et de produits financiers spécifiques, rémunérés par des commissions.

Fort de cette caractérisation, nous avons alors reconsidéré la question de la spécificité bancaire relativement, d’une part, aux autres intermédiaires financiers et, d’autre part, aux marchés financiers. Au regard des premiers, nous avons conclu à une « semi-spécificité » bancaire axée, d’abord, sur la création de monnaie qui reste l’attribut des seules banques et, ensuite, sur les activités de marché et de hors-bilan qui, quant à elles, sont partagées avec l’ensemble des intermédiaires financiers. Au regard des marchés financiers, nous avons jugé opportun de repositionner la question en terme de complémentarité des modes de financements et des mécanismes de gestion des risques, alors qu’elle était largement posée en terme d’exclusivité.