3.1. L’approche industrielle de la production bancaire

Dès le début des années cinquante, le problème de la définition «théorique » et de la mesure « technique » des inputs et des outputs de l’activité bancaire était posé. Il sera permanent tout au long du dernier demi-siècle, essentiellement marqué par les travaux américains qui dominent la littérature économétrique et quantitative sur la firme bancaire. Cela s’explique par la conjugaison de plusieurs facteurs, parmi lesquels, l’instauration d’un observatoire des coûts bancaires par le Federal Reserve System, qui permet aux économistes d’accéder à des informations très détaillées sur les banques américaines.

Dans ce contexte, l’analyse de la production bancaire s’est développée à travers deux grandes approches industrielles concurrentes, qui marquent jusqu’à présent la littérature bancaire : l’approche dite « par la production » et l’approche dite « par l’intermédiation ». Le but commun de ces deux approches est d’estimer l’efficience (la performance) de l’industrie bancaire, à travers, notamment, la détermination de l’existence d’économies d’échelle et/ou d’envergure, d’une taille optimale, de surcapacités, etc.


Dans ce qui suit, nous commencerons d’abord par préciser la signification des concepts de production, facteurs de production, processus de production et produit grâce à un détour par la théorie de la production (3.1.1). Ensuite, nous présenterons les deux approches conventionnelles de la production bancaire, en l’occurrence, l’approche par la production et l’approche par l’intermédiation (3.1.2). Enfin, nous nous intéresserons à des travaux plus récents sur ce sujet, qui ne peuvent être situés dans l’une ou l’autre de ces deux approches, et qui constituent de nouvelles pistes de recherche en matière de formalisation industrielle de la production bancaire (3.1.3).