Conclusion de la section

La banque est sans équivoque une entreprise tertiaire produisant et commercialisant des produits et des services monétaires et financiers, même si les paramètres de son activité font qu’on parle souvent d’industrie bancaire. Depuis plus d’un demi-siècle maintenant, les économistes ne se montrent pas avares d’efforts pour tenter de définir et mesurer, à l’aune des techniques quantitatives et des méthodes industrielles, la production bancaire. Mais leurs tentatives, pour intéressantes qu’elles puissent parfois paraître, sont demeurées vaines, vu le manque de consensus sur la façon de modéliser le processus de production bancaire, et d’estimer ses inputs et ses outputs.

Il faut dire que les opérations bancaires classiques (dépôts et crédits) présentaient déjà un degré originel de complexité, qui a été fortement accentué par les transformations rapides qui se sont produites au sein de la banque et qui ont fait apparaître de nouvelles pratiques non conventionnelles.

L’approche servicielle a l’avantage de resituer la banque dans son environnement d’origine, celui du secteur tertiaire. Ce faisant, elle est plus à même de capturer la véritable nature du processus de production bancaire et de mettre la lumière sur ses inputs et ses outputs. C’est en cela, et non dans l’utilisation exagérée de techniques économétriques, qu’elle offre une vision réaliste de la production bancaire, différente de celle mise en avant par l’approche industrielle. L’approfondissement de cette nouvelle approche nous semble constituer une réelle source d’enrichissement pour la théorie bancaire qui aboutira peut être, dans un proche avenir, à percer le mystère de la production bancaire.