Historiquement, la protection des déposants représente l’un des principaux arguments avancés par les autorités publiques pour justifier leur immixtion dans les affaires bancaires 227 . Il faut dire que les avoirs courants des déposants restent sous leur entière disposition, mais qu’ils sont en même temps sous celle de la banque gérante. Dans la mesure où cette dernière les transforme en emplois plus ou moins risqués, les déposants ne sont jamais certains de récupérer l’intégralité de leurs avoirs, élément qui suscite leur défiance.
Dans ce qui suit, nous constaterons d’abord que les agents économiques sont vraisemblablement obligés de détenir un compte de dépôt à vue (compte courant) pour mener à bien leurs transactions courantes (3.1.1). Nous noterons ensuite que ce constat sous-tend d’importants conflits d’intérêt entre les déposants et leur banque (3.1.2). Cela nous amènera alors à présenter la solution qui nous semble être la plus efficace à ce problème, à savoir, l’assurance des dépôts (3.1.3).
Pour Tobin (1982, p.495), la protection des détenteurs de Bank-notes contre les risques d’illiquidité et d’insolvabilité, représente la première raison historique qui a poussé les autorités publiques à réglementer les banques. Plus tard, ces autorités se sont aperçues qu’elles pouvaient stabiliser l’économie et maintenir la valeur de la monnaie en agissant sur le crédit bancaire, ce qui a renforcé l’interventionnisme réglementaire.