Le phénomène de la sorcellerie est très répandu dans la société gabonaise. Beaucoup de personnes se sentent victimes de ce phénomène. Elles se disent être « mangées mystiquement ». Les maladies liées à la sorcellerie concernent aussi celles liées aux envoûtements. Le malade se caractérise par sa maigreur et le manque de force. Pour d’aucuns, il est vidé de sa substance vitale. Ainsi, le caractère naturel ou non de la maladie dépend de la façon dont elle a été contractée. En fonction de ces deux classes, peut se révéler la gravité de la maladie. Plus la maladie est provoquée, plus elle nécessite la mise en œuvre des moyens humains, matériels et thérapeutiques.
Si l’identification de la maladie obéit à des schémas sociaux, il en va de même pour le traitement qui utilise les mêmes schémas. Ces différents modèles étiologiques sur l’interprétation de la maladie mentale peuvent être regroupés en deux logiques ou schémas qui sont des « logique de références ». F. Laplantine (1986) 22 parle de deux groupes de modèles utilisés pour la représentation de la maladie : « exogène » et « endogène ». Ces différentes représentations de la maladie font appel à un ensemble de systèmes de soins s’organisant autour de plusieurs pratiques thérapeutiques traditionnelles.
François Laplantine, Anthropologie de la maladie. Etude ethnologique des systèmes de représentations étiologiques et thérapeutiques dans la société occidentale contemporaine. Paris, Payot, 1986, 411 p.