2.3. Le système traditionnel

L’objectif n’est pas de décrire toutes ces pratiques thérapeutiques traditionnelles mais de saisir les éléments essentiels qui les caractérisent. Au Gabon, malgré la diversité ethnique, les systèmes de soins traditionnels sont l’œuvre des spécialistes appelés « nganga », seuls héritiers d’une médecine traditionnelle. Les caractéristiques principales de tous les nganga reposent sur leurs pratiques, à savoir les divinations rencontrées parfois au cours des cérémonies d’initiation ; la guérison par des plantes, etc.

Toutes ces pratiques ont l’avantage d’être pratiquées en présence de certains membres important appartenant au groupe ou à la communauté du sujet. Certains travaux sur les systèmes thérapeutiques en Afrique existent déjà. En effet, les travaux de H. Collomb (1965) 25 et toute l’équipe de Fann (Sénégal) ; ceux de F. Laplantine (1976) 26 , I. Sow (1978) 27 , etc. témoignent bien de l’importance de la communauté dans la prise en charge des patients. Et les pratiques thérapeutiques gabonaises s’inscrivent dans cette perspective.

Au-delà de toutes ces caractéristiques principales rencontrées dans la plupart des pays africains, il existe une spécificité gabonaise servant à la prise en charge de la santé mentale en particulier : l’usage de l’iboga. Quelle est son importance dans la société ? Quelles sont ces caractéristiques principales ? Et comment ces caractéristiques s’articulent-elles avec le fonctionnement psychique ?

Notes
25.

Henri Collomb, Les bouffées délirantes en psychiatrie africaine. Psychopathologie africaine, 1965, I, pp. 167-239.

26.

François Laplantine, Maladies mentales et thérapies traditionnelles en Afrique noire. Paris, J-P. Delarge, 1976, 156 p.

27.

Ibrahima Sow, Les structures anthropologiques de la folie en Afrique noire. Paris, Payot, 1978, 196 p.