2.5. Groupe comme médiateur de la symbolisation chez R. Kaës

Ce modèle repose sur les travaux de D. Anzieu (1978) 63 et de R. Kaës (1993) 64 pour qui, la médiation constitue le support projectif du groupe. Elle contient les vécus affectifs des membres du groupe, reposant sur l’imaginaire de ce groupe. Elle a alors une fonction de contenance. Dans cette perspective, les représentations, les croyances peuvent servir de contenant pour les membres du groupe auquel ils appartiennent. Et le partage des mêmes représentations et croyances va permettre la constitution d’une illusion groupe reposant sur un même imaginaire. Une des conséquences de cette appartenance groupale est la confusion des identités.

Ainsi, toutes ces approches théoriques permettront de comprendre la problématique de la symbolisation qui sous-tend les représentations de la maladie mentale. Au-delà de l’approche analytique, on fera aussi référence aux approches phénoménologiques pour comprendre les expressions du sujet dans l’« ici et maintenant ». En effet, il s’agit de comprendre la façon dont le sujet s’exprime (E. Minkowski, 1927) 65 . Car, au-delà de l’interprétation que fournit l’approche psychanalytique, il semble nécessaire d’analyser les représentations qui dépendent d’une culture. En ce sens, à quoi peuvent renvoyer par exemple les réponses « chauve-souris  », « prière  » ou « masque  » données par le sujet ? Dans cette perspective, les deux approches (psychanalyse et phénoménologique) seront complémentaires pour comprendre la problématique de la symbolisation.

Après avoir décrit toutes ces approches, il convient de voir maintenant comment elles s’articulent par rapport à la représentation de la maladie mentale 66 .

Notes
63.

Didier Anzieu, Le groupe et l’inconscient. Paris, Dunod, 1978, 346 p.

64.

René Kaës, Le groupe et le sujet du groupe: éléments pour une théorie psychanalytique du groupe. Paris, Dunod, 1993, 352 p.

65.

Eugène Minkowski (1927), La schizophrénie. Psychopathologie des schizoïdes et des schizophrènes, Paris, Payot et Rivages, 1997, 265 p.

66.

Voir Deuxième partie, chapitre 2.