2.1.2. Répétition pour atteindre de nouveau, répétition pour reprendre

Le concept de répétition implique deux formes de répétition : une reposant sur la base des signifiants structurants. C’est la répétition de la différence (G. Deleuze, 1968) ⁷³ . Et l’autre, sur des signifiants aliénants. Elle se caractérise par la répétition du même. Ces deux formes de répétition renvoient au sens étymologique du mot latin repetere, voulant dire d’une part recommencer afin d’atteindre de nouveau, et d’autre part, recommencer afin de chercher pour reprendre. On peut résumer cette définition dans le schéma suivant :

Par rapport à ce travail, on peut noter l’idée du « même » rencontrée dans les représentations d’un phénomène, à savoir la répétition, en tant recommencement pour atteindre de nouveau. Cette répétition du « même » se caractérise par l’utilisation des mêmes croyances ou des mêmes représentations culturelles. Cependant, deux conséquences peuvent découler de cette utilisation du même, à savoir, soit la répétition conduit à une situation sans issue, à une impasse. Dans ce sens, le sujet répète dans une forme de stéréotypie. C’est le cas de l’enfant autiste lorsqu’il est confronté aux comportements stéréotypés et automatisés. On peut parler alors de processus de « répétition-répétition  ». Soit, la répétition repose sur le même mais reconstruit par le sujet à sa propre mesure. Il s’agit d’une répétition subjective. On peut alors parler du processus de « répétition-symbolisation  ».

Dans la deuxième perspective, le sujet utilise les représentations, les croyances qui sont les mêmes qu’il reconstruit selon sa subjectivité. Ce qui me permet d’émettre l’hypothèse selon laquelle la répétition est une symbolisation ou plus précisément forme de symbolisation. A travers la répétition, il y a l’élaboration psychique d’une situation problématique. Dans ce cas, quel est alors le rôle de la culture dans cette élaboration psychique ?

Au-delà de la notion de répétition, il se pose aussi la question de lien à travers la représentation de la maladie mentale. Ce qui conduit à s’intéresser alors à cette question de lien.