2. Croyances traditionnelles à l’œuvre dans la société gabonaise

L’intérêt pour les croyances « traditionnelles » est lié au fait qu’elles occupent une place importante dans la société, malgré la faible importance qui leur est accordée. Dans ce sens, les résultats de l’enquête ont montré que 14,9% des individus ont une religion traditionnelle 127 . Cependant, dans la réalité, les croyances traditionnelles ont un autre intérêt. En effet, ces croyances se retrouvent dans les discours des individus, et en particulier des patients pour représenter la maladie mentale ou pour la prendre en charge. Le tableau suivant montre l’importance que requièrent les croyances traditionnelles dans la société.

Tableau 8 : Différentes origines de la maladie mentale.
Tableau 8 : Différentes origines de la maladie mentale.

A partir de ce tableau, on peut noter que 48,8% des individus interrogés disent que la maladie mentale a une origine « traditionnelle » et 46,5% pensent qu’elle est d’origine « naturelle » 128 . Alors que 1,6% seulement pensent que la maladie mentale est d’origine « spirituelle ». En ce qui concerne les croyances « traditionnelles », leur surestimation est encore plus remarquable lorsqu’on s’intéresse à leur influence directe sur l’émergence de la maladie mentale. Le tableau ci-dessous fait ressortir cette influence.

Tableau 9 : Influence des croyances traditionnelles.
Tableau 9 : Influence des croyances traditionnelles.

Dans ce tableau, on peut noter que 90,1% environ des individus pensent que les croyances traditionnelles ont une influence sur l’explication de la maladie mentale. Alors que 6,9% seulement des individus ne voient aucune influence des croyances dans cette explication. Ainsi, malgré l’influence de la modernité, la société gabonaise a pu encore garder certaines de ses croyances traditionnelles. Dans cette perspective, la compréhension d’un événement, qui plus est, malheureux, tiendra compte de ces croyances. Qu’est-ce qui caractérise ces croyances ?

Notes
127.

Voir tableau 3, p. 119.

128.

Voir les maladies « naturelles », p. 27.