2.2.3. Le niveau d’étude

Certaines études ont pu montrer qu’il existe une relation entre le niveau d’étude et la capacité à croire du sujet. Autrement dit, moins le niveau d’étude est élevé chez un individu, plus le degré de croyance est important. Dans le cadre de cette enquête, des résultats mettent en relation le niveau d’étude et les croyances traditionnelles, comme le montre le tableau suivant :

Tableau 13 : Répartition des croyances traditionnelles selon le niveau d’étude.
Tableau 13 : Répartition des croyances traditionnelles selon le niveau d’étude.

L’analyse de ce tableau montre que le degré de croyance varie en fonction du niveau de croyance. Dans ce sens, 75% des individus utilisant les croyances traditionnelles ont un niveau primaire ; 61,9% ont un niveau se situant entre la classe de 6ème et celle de 3ème ; 45,2% ont un niveau entre la classe de Seconde et celle de Terminale ; 51,6% ont un niveau Bac et 38,7% ont un niveau supérieur au Bac. De ce fait, on peut voir que plus le niveau d’étude s’élève, plus la croyance diminue. Dans ce sens, il convient de noter que par rapport à la moyenne de la modalité croyance (49,2%), le primaire et le secondaire ont un niveau de croyance plus élevé. Alors qu’à partir de la seconde, ce niveau de croyance commence à baisser. Cependant, au niveau de la modalité Bac-Bac+2, on peut noter une légère augmentation du niveau de croyance. Mais à quoi cette augmentation peut être liée ?

Il convient de noter que là où l’esprit scientifique existe, il y a une baisse des croyances. Ce qui veut que plus le niveau d’étude est élevé, moins les individus utilisent les croyances. Cependant, même chez un individu ayant un niveau d’étude élevé, il peut y avoir un degré important de croyance. Cette importance peut être liée à plusieurs facteurs. Par rapport au niveau Baccalauréat, on peut noter l’importance ce diplôme qui est un gage d’entrée dans certaines administrations ; elle permet d’accéder au niveau universitaire. Un échec à ce diplôme coupe tout espoir d’être reconnu par la société, et par conséquent, est susceptible d’entraîner une certaine angoisse. Dans cette perspective, la répétition des échecs va être à l’origine de la référence aux croyances pour pouvoir les justifier.

Ainsi, même s’il existe une variation selon l’âge, le sexe et le niveau d’étude, force est de constater que les croyances à la sorcellerie existent bel et bien, quelle que soit la couche de la population. En effet, l’utilisation des croyances dépend de plusieurs facteurs, à savoir la répétition des événements malheureux et leur soudaineté, le caractère incurable de la maladie, l’angoisse liée à l’échec, l’origine supposé mystique du phénomène, etc. qui vont être à l’origine de l’utilisation fréquente des croyances par le sujet.

Cependant, la référence aux croyances traditionnelles pour pouvoir représenter les faits induit des comportements orientant le recours aux thérapies traditionnelles. De ce fait, il s’agit maintenant de saisir comment se répartit cette utilisation des pratiques, en particulier des thérapies traditionnelles.