2.3.1. La référence aux thérapies traditionnelles

L’utilisation des croyances traditionnelles pour représenter la maladie mentale a pour conséquences l’utilisation des thérapies en rapport avec ces croyances. Dans ce sens, il convient de noter qu’il existe une relation entre les croyances et les pratiques. De fait, l’importance accordée l’est aussi pour les thérapies traditionnelles. Cette importance se caractérise fréquence élevée d’utilisation de ces pratiques comme le montre le tableau suivant :

Tableau 14 : Fréquence d’utilisation de thérapies traditionnelles.
Tableau 14 : Fréquence d’utilisation de thérapies traditionnelles.

A partir de ce tableau, on peut noter 5,9% des individus interrogés au cours de cette recherche ont « très souvent » utilisé les thérapies traditionnelles ; 39,6% ont « souvent » utilisé ces thérapies et 36,6% les ont « rarement » utilisées. Alors que 13,9% seulement des individus ne les ont « jamais » utilisées. Ainsi, on peut noter que 82,1% environ des sujets interrogés ont déjà consulté un thérapeute traditionnel. Ce qui montre l’importance de ces thérapies traditionnelles dans la société. Mais à quoi peut être liée l’utilisation de façon récurrente de ces thérapies ?

L’utilisation des pratiques est liée à un ensemble d’expériences individuelles. En effet, sur la base des résultats des enquêtes, on peut noter que plusieurs situations sont à l’origine de cette référence des thérapies traditionnelles, à savoir le désespoir lié à des situations difficiles, l’angoisse liée à la peur du mauvais sort, l’inefficacité des autres thérapies, l’origine traditionnelle ou mystique de la maladie, etc. Suite aux angoisses nées des deuils, des maladies dans les familles, les individus vont utiliser certaines pratiques comme : la « consultation ». Celle-ci repose sur la divination pour découvrir la cause, sinon l’auteur de l’acte ; l’utilisation des fétiches dont l’objectif est de se protéger contre les sorciers. En craignant d’être attaqués par les sorciers, certains individus vont avoir recours aux « féticheurs  » qui leur feront quelques amulettes qu’ils porteront sur eux.

Les angoisses peuvent aussi dépendre des situations de désespoir des individus face aux difficultés professionnelles et sociales rencontrées. En effet, face aux différents échecs rencontrés dans la vie conjugale, professionnelle, familiale (conflits), le sujet se retrouve dans une situation de découragement de la vie. Ce désespoir repose aussi sur les insatisfactions nées de l’inefficacité d’autres formes de prise en charge. Cette inefficacité thérapeutique va entraîner l’utilisation des pratiques traditionnelles par le sujet. Par ailleurs, cette inefficacité peut être liée au fait que la maladie ait une origine mystique et traditionnelle. De ce fait, la maladie ne peut être prise en charge que par les nganga, comme le montre le tableau suivant :

Tableau 15 : Différents lieux thérapeutiques.
Tableau 15 : Différents lieux thérapeutiques.

Ce tableau montre les différents lieux thérapeutiques utilisés lorsqu’un individu est face à la maladie mentale. En effet, 48,2% des individus interrogés disent le malade doit être conduit chez un thérapeute traditionnel ; 28,9% pensent qu’il doit être conduit dans un hôpital. Alors que 22,8% des individus pensent qu’il doit être conduit dans une église.

La référence aux croyances aux croyances traditionnelles a pour conséquences au niveau du comportement des individus un recours aux pratiques et aux thérapies traditionnelles.