2.3.2. La répartition thérapies traditionnelles dans la société

Dans cette perspective, il convient de voir comment se répartit l’utilisation de ces pratiques traditionnelles dans la population étudiée, selon l’âge, le sexe et le niveau d’étude.

2.3.2.1. L’âge

La question des pratiques traditionnelles soulève celle de sa répartition selon l’âge. Selon que le sujet soit jeune ou plus âgé, la fréquence d’utilisation des nganga se sera pas la même. Sur le plan quantitatif, le tableau suivant met en relation l’utilisation des pratiques thérapeutiques et l’âge du sujet.

Tableau 16 : Fréquence de consultation des
Tableau 16 : Fréquence de consultation des nganga par âge.

En ce qui concerne les moins de 17 ans, on peut noter que peu de sujets interrogés consultent les nganga, avec environ 4,3%. Dans la tranche d’âge 18-25 ans, , ils sont 15,8% à consulter « souvent » les nganga et 6,3% à le faire « rarement ». Alors qu’ils sont seulement 7,4% à n’avoir « jamais » consulté. Dans la tranche 26-40 ans, ils sont plus nombreux à consulter. 4,2% des individus interrogés disent avoir « très souvent » consulté les nganga ; 21,1% les ont souvent consultés et 23,2% ont « rarement » consulté. Alors qu’ils sont 4,2 seulement à n’avoir « jamais » consulté. Quant à la dernière tranche d’âge, 41-65 ans, ils sont 1,1% des sujets à avoir consulté « très souvent » les thérapeutes traditionnels ; 3,2% l’ont souvent fait et 6,3% les ont rarement consultés. Alors que 3,2% seulement ne les ont « jamais » consultés.

Ainsi, on peut noter qu’il existe une fréquence élevée des sujets qui font référence aux pratiques thérapeutiques traditionnelles, en allant consulter des nganga. Ces consultations augmentent avec l’âge des sujets. Cependant, au-delà de la quarantaine, cette fréquence de consultation diminue. L’analyse du tableau permet de montrer que c’est la tranche d’âge 26-40 ans qui fait plus usage à ces pratiques thérapeutiques traditionnelles, avec près de 48,5% de la population interrogée, puis suivie de la tranche d’âge 18-25 ans, avec près de 22,1%. Pourquoi les individus appartenant à la tranche d’âge 26-40 ans font tant référence à ces pratiques traditionnelles ?

Dans la société gabonaise, la tranche d’âge 26-40 ans constitue une période au cours de laquelle l’individu est à la recherche de sa stabilité tant sur le plan conjugal que professionnel. L’augmentation de la référence aux pratiques traditionnelles à cette période peut être liée à plusieurs facteurs. En effet, au-delà de la recherche de la guérison, d’autres facteurs, à savoir les différents échecs de la vie quotidienne, vont conduire certains individus à consulter les nganga dans le but d’obtenir une promotion sociale, de trouver un mari ou encore de réussir aux examens. Dans ce sens, cette tranche d’âge paraît la plus vulnérable sur le plan psychologique. Ce qui peut les conduire le plus souvent à consulter les nganga. Ainsi, le pourcentage élevé de consultation se situant à cette période peut expliquer cette situation.

D’autres variables peuvent permettre de comprendre cette répartition des pratiques traditionnelles, à savoir le sexe.