L’approche du fonctionnement psychique de Martine sera simplement faite par le Rorschach 182 . Dans cette approche, on peut se référer à deux niveaux d’analyse : le niveau quantitatif et le qualitatif.
En ce qui concerne l’analyse des données quantitatives, il s’agit d’analyser le psychogramme. Cette analyse porte sur la productivité, le temps mis par le sujet, le pourcentage des différentes réponses et les données qualitatives qui ont accompagné les réponses du sujet.
Au niveau de la productivité, avec 28 réponses, Martine se situe dans une production normale (20 et 30), vu son niveau intellectuel pas très élevé (6ème). Ce qui correspond à 45 secondes comme temps par réponse. Avec un temps de latence de 10’’ –alors que le temps de latence moyen est de 36’’ –on peut dire que la première planche est une fuite en avant. En ce sens, on peut ranger les planches selon les temps de réactivité : celles dont les temps de réaction se situent entre 10’’ et 25’’ (I, III, VI, VII et X) et celles dont les temps de réaction se situent entre 40’’ et 1’25 (IV, VIII et IX). Si le temps de latence moyen est de 36’’, on peut constater qu’il y a, d’un côté, une rapidité du temps de réaction, et de l’autre, une lenteur. Quel sens peut-on alors donner à l’allongement du temps aux planches IV, VIII et IX ?
Le symbolisme de la planche IV renvoie à la toute puissance phallique. Alors que les planches VIII et IX, planches pastel, des émotions et des affects, renvoient au type de relation que le sujet peut avoir avec son environnement. La planche VIII est une planche des « contacts avec le monde extérieur ». Et la planche IX, planche utérine, renvoie aux références maternelles précoces. Quels liens ces différentes planches peuvent-ils avoir avec la problématique du sujet ? Par ailleurs, la lenteur de Martine peut-elle renvoyer à une simple inhibition liée à l’importance des planches ou bien peut-elle être liée à l’élaboration des données du matériel ? Autrement dit, le long temps de réaction peut-il être lié à des conduites passives ou actives du sujet ?
Dans les réponses données, on va s’intéresser maintenant aux modes d’appréhension, aux déterminants et aux contenus.
En ce qui concerne les modes d’appréhension, on peut dire que tous les modes ne sont pas représentés et que seules les découpes sont perçues par Martine : D, Dd, Dbl, Ddbl. L’analyse des réponses D permet de noter qu’elles sont inférieures aux normes (32<60%). Ce qui pourrait signifier un moindre intérêt pour le concret, le banal. L’absence des banalités confirme bien cette hypothèse. Le nombre important des réponses Dd (39%) pourrait signifier la présence d’une angoisse. Cette hypothèse est confirmée par l’existence des formes de mauvaise qualité (F-). Associée à des contenus humains et anatomiques, cela m’amène à faire l’hypothèse d’une angoisse qui pourrait reposer sur des préoccupations de santé physique, notamment une angoisse hypocondriaque.
L’analyse des déterminants permet de noter que le F% et le F+% ne sont pas dans les normes avec 100% et 14%. Le F% est largement au-dessus des normes (60-65%) alors que le F+% est en dessous (70-80%). L’élévation du F% pourrait signifier l’existence des tendances dépressive chez Martine. Ces tendances dépressives se caractérisent par un étouffement de la vie affective, une difficulté de contact avec le monde environnant. Alors que la baisse considérable du F+% expliquerait une difficulté de contrôle aussi bien de la réalité interne qu’externe. Ainsi, chez Martine, on peut noter un recours insuffisant aux éléments de la réalité objective et une difficulté de mainmise sur le réel. Cette hypothèse se vérifie par l’existence de nombreuses formes de mauvaise qualité.
En ce qui concerne le pôle sensoriel, il n’est pas du tout représenté (Σ C= 0). Avec un pôle kinesthésique non représenté aussi, exprimant une pauvreté de la vie fantasmatique, on peut dire que Martine se situe dans un fonctionnement psychique de type ambiéqual. Dans ce sens, l’inhibition constatée peut-elle être liée à une pauvreté de la vie affective ou à une lutte contre les affects suscités par les planches ? Lorsqu’on se réfère aux planches pastel, on constate une lenteur des réactions. Cette lenteur se justifie par un temps de latence moyen des planches pastel qui est de 1 minute. Ce qui est largement supérieur au temps de latence moyen de toutes les planches. Cette lenteur serait plutôt due à un trouble lié aux sollicitations des planches. Par contre, la multiplication des réponses détail, l’absence des réponses kinesthésiques peut être l’expression d’une pauvreté de la vie affective et émotionnelle de Martine.
En s’intéressant aux contenus des réponses, on peut voir que Martine utilise deux contenus principaux : Hd et Anat. A partir de ces deux contenus, on peut noter une attention portée sur le monde relationnel interne (H%= 70) et des préoccupation anatomiques. L’incapacité à appréhender une image du corps dans la totalité (Hd) et l’existence des contenus anatomiques seraient un signe d’angoisse en relation avec le vécu corporel. En ce sens, on peut noter que la partie du corps qui est la plus citée par Martine est le « ventre » ou le « bas ventre ». Ce qui laisse dire que le ventre pourrait être la source d’angoisse. Au cours des entretiens avec le sujet, il convient de noter que Martine ressent d’énormes douleurs au ventre. Cela remonterait à la période après son accouchement. Au-delà de ce vécu corporel, on peut noter certaines réponses à symbolisme sexuel masculin comme : « bras », « épaules », « cou », « tronc » (I, IV, VI et IX) et féminin : « ventre » (I, II, VI, VII et X).
En ce qui concerne l’attitude du sujet, on peut noter que la verbalisation de Martine est modérée. Elle ne répond qu’aux questions qui lui sont posées. Toute la passation et les entretiens vont souffrir de cette verbalisation mesurée. On peut noter que le pronom « Je » apparaît dès la première planche, et pratiquement à toutes les planches, sous forme de : « Je vois ». Cette formulation montre l’existence d’une conscience dans l’interprétation de la tache. Cette conscience d’interprétation se justifie par la réponse que Martine donne dans les choix négatifs (II et V) où elle dit : « puisque je n’ai pas compris ce qu’il y a dedans ». Autrement dit, pour le sujet, l’absence de réponses aux planches II et V, constituant des chocs au Rorschach, est liée à un problème de compréhension. C’est aussi à ces planches (II et V) qu’elle dit ne rien voir (« Je ne vois rien »). Au-delà de ces réponses, s’ajoute le fait que le sujet regarde derrière la planche (II, V et X). Cette attitude peut exprimer une certaine gêne à l’origine des chocs observés aux planches II et V. Par ailleurs, on peut noter d’autres éléments apparaissant à la fin de chaque planche : « c’est tout ». Et on peut le noter à toutes les planches. Comme si le sujet voulait s’assurer de ne plus rien dire après ou de ne pas aller au-delà de ce qui doit être dit.
Ainsi, à travers ces éléments, on peut noter chez le sujet la difficulté à se situer dans un champ relationnel. Car Martine est attirée par ses préoccupations internes qui l’empêchent d’être en contact avec l’extérieur. Cette conflictualisation interne se caractérise par une somatisation.
Après l’analyse quantitative, on va maintenant s’attacher à faire une analyse qualitative, à l’issue de laquelle on émettra des propositions d’hypothèses. Cette analyse portera sur une approche cognitive et celle des facteurs relevant de la dynamique conflictuelle.
Au niveau de l’approche cognitive, l’analyse portera essentiellement sur les réponses détail car elles constituent l’essentiel du protocole de Martine. En ce qui concerne les réponses D, elles apparaissent aux planches I, VIII, IX et X.
La planche I favorise une approche globale et unitaire. A partir de la réponse D de la planche I, on peut s’interroger sur la question de cette unité corporelle du corps du sujet. Ici, la référence au terme « poitrine », au corps, exprime une sollicitation narcissique. Ce qui m’amène à m’interroger sur l’image que le sujet peut avoir de son corps ? Est-il bien perçu ? Autrement dit, Martine a-t-elle une bonne représentation de soi ? La forme de mauvaise qualité (F-) qui accompagne la réponse D permet de voir dans cette réponse une mauvaise représentation de soi, liée à un état dépressif et anxieux.
Dans les autres planches (VIII, IX et X), pastel, les réponses D s’inscrivent dans la même logique qu’à la planche I. A la planche VIII par exemple, en mettant l’accent sur les contenus humains partiels (« partie des côtes », « poitrine », « fesse »), Martine pose toujours le problème de la représentation de soi, ignorant tout contact relationnel avec le monde extérieur. Pour cela, les réponses D sont un mécanisme de défense contre toute représentation de relations. Ainsi, la multiplication des réponses D aux planches pastel peut être comprise comme des défenses contre l’émergence des affects suscités par les planches pastel. Ce qui permet de ne pas saisir le type de rapport que le sujet a avec le monde extérieur.
En ce qui concerne les réponses Dd, elles sont les plus nombreuses. Elles apparaissent aux planches I, III, IV, VI et VII. Les réponses Dd données à la deuxième réponse et à la quatrième de la planche I : « …c’est les bras » et « ... c’est le ventre » peuvent renvoyer à un symbolisme sexuel masculin et féminin. Si la réponse « bras » est accompagnée d’une bonne qualité formelle, tel n’est pas le cas de la réponse « ventre » qui est ensuite précédée d’une précaution verbale (« A peu près »). Aux planches III, IV, VI et VII, les réponses réceptives comme « ventre », « place où il y a le cœur », « vessie » renvoient au symbolisme sexuel féminin. Alors qu’aux planches IV et VI, les réponses « épaules », « reins », « cou » et « tronc » sont des réponses à symbolisme sexuel masculin. Ainsi, à travers les réponses Dd, on peut observer une tonalité sexuelle chez Martine. Dans ce sens, l’utilisation de ce mode d’appréhension constitue pour le sujet un moyen d’expression des pulsions sexuelles, expression facilitée par les sollicitations des planches. Le refoulement, l’isolation, le déplacement constituent les mécanismes les plus utilisés dans cette appréhension de la réalité des planches.
Ainsi, à travers ces modes d’appréhension en détail, Martine essaie de saisir la réalité avec minutie. Cependant, associées à la mauvaise qualité formelle, les réponses détails permettent au sujet de lutter contre les mouvements pulsionnels sexuels qui surviennent aux planches pastel. Selon la théorie « du fil projectif », les sollicitations des planches précédentes ont laissé des traces qui essaient de s’exprimer aux planches pastel. En effet, les réponses à symbolisme sexuel masculin comme : « bras », « épaules », « cou », « tronc » (I, IV, VI) et féminin : « ventre » (I, II, VI, VII) qui n’ont, peut-être, pas pu s’exprimer plus tôt, tentent d’émerger à ces planches pastel. C’est pour éviter leur émergence que Martine focalise son attention sur les contenus anatomiques. Dans tous les cas, aux planches IX et X, on peut toujours l’existence de ces réponses à symbolisme sexuel féminin : « vessie », « ventre », « bas ventre » et masculin : « tronc », « membranes ». Ces réponses sont données suivant un mécanisme d’isolation.
Quant aux réponses intermaculaires, elles apparaissent aux planches I, III, VII, IX et X. A la planche I, la réponse « cotes » apparaît à la suite de la réponse « …partie de la poitrine… ». Sur la base des associations, ces réponses mettent l’accent sur la dimension sexuelle de la représentation qui a été combattue dans un premier temps. A la planche III, la réponse « ventre » s’inscrit en résonance avec le contenu latent du matériel qui se caractérise par une angoisse de castration et/ou par la relation à l’image maternelle. Lors des entretiens, Martine se plaint des douleurs au « ventre » ou « bas ventre ». Ici les deux termes peuvent renvoyer au sexe et que par raison de pudeur, le sujet aurait choisi de parler de ventre. De ce fait, la douleur ressentie par le sujet peut renvoyer à une forme de castration chez le sujet. A la planche VII, la réponse intermaculaire est associée à une image réceptive (« ventre ») dont la connotation symbolique renvoie à l’identification féminine. Les réponses Dbl et Ddbl de la planche IX font appel aux contextes déjà rencontrés aux planches I et III ou VII. En effet, on note l’évocation de la réponse « poitrine » en référence à une symbolique phallique comme on a pu le voir avec les réponses « côtes » à la planche I. La relation entre ces deux images pourrait renvoyer à une situation d’acte sexuel ou de fantasme de scène primitive. A la palanche X, les réponses « ventre », « bas ventre » et « vessie » font référence, comme aux planches III et VII, à l’image maternelle et l’identification féminine.
Ainsi, l’intérêt de Martine pour les lacunes intermaculaires peuvent s’inscrire dans une double direction : elle se réfère à l’angoisse de castration et d’un point de vue prégénital, elles envoient à l’imago maternelle, des fantasmes de scène primitive. En se référant aux réponses intermaculaires, Martine réactive les frustrations éprouvées.
Si les réponses D peuvent avoir pour rôle de lutter contre l’émergence des pulsions sexuelles, celles-ci réapparaissent au niveau des réponses Dd et que les réponses Dbl et Ddbl viennent réactiver.
En ce qui concerne les déterminants, le contrôle formel n’est pas satisfaisant comme on a pu déjà le voir. L’exclusivité du F% (100%) est le signe de l’étouffement de la vie affective du sujet, d’un contact spontané et d’une tendance dépressive. Ce contrôle formel non satisfaisant se caractérise par la présence d’une majorité des réponses de mauvaise qualité formelle à toutes les planches (F-= 85%) et de deux chocs aux planches II et V : renvoyant d’une part, aux représentations archaïques et d’autre part, à la représentation de soi. L’absence de kinesthésie chez le sujet signifierait une absence de recours au monde imaginaire et une impossibilité à élaborer les conflits. A ce niveau, suite à l’absence de fantasmatisation, on peut noter un fonctionnement de « type opératoire » (P. Marty et M. de M’Uzan, 1962). Ce fonctionnement opératoire se caractérise par des troubles somatiques, utilisant des mécanismes de conversion, de déplacement.
Ainsi, le fonctionnement cognitif de Martine repose sur un fonctionnement opératoire lié un défaut de mentalisation et de secondarisation. En ce sens, le recours à l’imaginaire semble impossible et par conséquent, les conflits internes se déversent sur le soma.
Même si on peut noter une socialisation de base chez le sujet, les conflits personnels entraînent une difficulté d’adaptation exprimée par le D% et le F+% peu élevés, l’absence de banalité et de A%. Cette adaptation n’est pas recherchée. Martine est plutôt centrée sur elle-même, en mobilisant des défenses pour lutter contre les affects douloureux provenant du monde extérieur. Ainsi, l’attitude de repli constitue un moyen de protection contre ces sollicitations venant du monde extérieur.
Dans le cadre de la dynamique conflictuelle, on peut s’intéresser à plusieurs facteurs. Pour cela, on va analyser le Type de Résonance Intime et ses composantes. Le fonctionnement de type ambiéqual noté plus haut montre une absence de réponses kinesthésique, d’où l’absence de la dimension imaginaire, dynamique et créatrice dans le fonctionnement mental. Cette absence de fonctionnement imaginaire est valable non seulement dans les relations au monde extérieur mais aussi dans les relations avec le monde interne.
En ce qui concerne les réponses sensorielles, une absence de réponses intégrant les caractéristiques sensorielles liées au matériel. Dans cette perspective, peut-on dire qu’il s’agit d’une personnalité peu sensible, repliée dans son monde ? Si les éléments qualitatifs vus plus tendent à confirmer l’hypothèse d’un repli du sujet, par contre, la présentation de la première planche chromatique entraîne chez le sujet un retournement de la planche, qui peut être un signe de trouble. Le choc réponse qui suit à la planche II, n’est que l’expression de ce trouble.
L’allongement des temps de latence aux planches pastel (VIII et IX), à l’origine des chocs temps, montre bien une sensibilité au matériel présenté, l’impression de malaise lié aux stimulations externes plus intenses. Ainsi, les modes d’appréhension privilégiant les réponses détail et intermaculaires peuvent-ils être considérés comme des défenses utilisées par Martine ? L’absence de réponse en relation avec la couleur pose la question de la relation du sujet à l’autre. En se repliant sur elle-même, Martine tente d’éviter toute pulsion libidinale et agressive. A ce point, seule l’aspect narcissique est privilégié, dans sa dimension dépressive. Par ce retrait narcissique, le sujet tente de désexualiser la situation, en recourrant au mécanisme de déplacement comme aux planches I, IV, VI et IX où on peut noter un fantasme de coït.
Ainsi, chez Martine, la difficulté d’expression des affects n’est pas liée à une pauvreté du fonctionnement psychique mais à un excès de stimulations externes sur le monde interne. Ce qui lui permet de contre investir ces stimulations externes.
En somme, sur la base ces éléments, on peut tirer un certain nombre d’interprétations sous-tendues par l’analyse qui vient d’être présentée. Sur le plan du diagnostic psychopathologique, il s’agit d’une organisation névrotique avec un fonctionnement de type psychosomatique. Bien qu’ayant un rapport au réel concret, les difficultés internes rendent mauvaise la qualité du rapport au réel chez Martine. Pour cela, on peut noter un certain nombre de mécanismes de défense, parmi lesquels le déplacement, la dénégation, le refoulement. Au niveau conflictuel, il s’agit d’une angoisse de castration, à l’origine d’un conflit interne. Cette conflictualisation entraîne un défaut de mentalisation qui se caractérise par des troubles somatiques.
Ce mode de fonctionnement apparaît dans les organisations défensives obsessionnelles se caractérisant par l’attachement aux détails, à la formalisation excessive, un surinvestissement du percept, une mise à l’écart du sensoriel. Dans ce sens, le F% élevé renvoie à l’isolation entre les deux représentations ou une représentation et l’affect.
Cependant, la formalisation excessive peut apparaître dans d’autres contextes rigides, notamment les organisations de type paranoïaque. En effet, le recours au formel s’inscrit dans un souci de vigilance, de méfiance afin de ne pas laisser se faire voir par l’autre, notamment le clinicien. Dans ce sens, les éléments qualitatifs permettent de noter une verbalisation limitée pouvant peut-être s’expliquer par une méfiance, une vigilance. L’absence de massivité des processus primaires, de délire persécutif et interprétatif m’amènent à exclure cette hypothèse d’organisation paranoïaque. En revanche, on peut parler de l’existence d’une personnalité de type paranoïaque. Cela se justifie par la présence des sentiments de persécution auxquels le sujet est confronté. Pour Martine, si elle est malade, c’est à cause de son oncle. C’est cette étiologie liée aux croyances qui est mise en avant pour comprendre l’origine de la maladie comme on le verra dans le chapitre suivant 183 .
Ainsi, à travers la formalisation excessive, se pose le problème de la projection. Comme on l’a vu Rorschach, il y a un pourcentage élevé des réponses formelles. Cet accroissement de la formalisation est l’expression d’une rigidité des mécanismes de défense. Ce qui permet alors au sujet d’utiliser la réalité extérieure, perceptive, objective pour éviter les émergences des pulsions et des fantasmes. Or, la mauvaise qualité des réponses formelles sous-tend une attitude projective à l’origine des déformations perceptives. Pour Martine, il y a désinvestissement de la réalité objective des relations objectales. Ce qui entraîne des mécanismes projectifs à l’origine d’une personnalité paranoïaque.
L’humeur dépressive qui habitait Martine la maintenait clouée chez elle, l’empêchant de se présenter à certains rendez-vous d’entretien et de consultations. C’est aussi dans ce sens que je n’ai pas pu effectuer ma passation du TAT.
Voir Tentative de compréhension des représentations culturelles pour l’interprétation de la maladie.