En proposant cette notion, P. Roman (1991) 215 essaie de rendre compte de la dynamique contenant/contenu du corpus des réponses à travers les tests projectifs. L’objectif de ce « fil projectif », souligne D. Dérivois (2004) 216 , est de faire ressortir une « chaîne des signifiants à la recherche de signifiés » (J. Cosnier, 1969) 217 . Ainsi, pour P. Roman (1991), le fil projectif se développe dans une multi-dimensionnalité, en tenant compte de l’espace linéaire et de l’espace sémantique.
Afin de faire ressortir ces signifiants et signifiés, D. Dérivois (2004) propose de mettre en relation le « fil projectif » et la méthodologie projective, dans la complémentarité du Rorschach et du TAT telle que le propose C. Chabert (1987) 218 . Pour cela, Derivois (2004) propose de tenir compte de deux dimensions : horizontale et verticale 219 . D’un côté, il y a le déploiement du fil projectif dans la dimension linéaire, c’est-à-dire que les chaînes des signifiants et des signifiés sont à rechercher au niveau de chaque planche (réponses intra-planches), de l’ensemble des planches (inter-planches) d’un même test et de l’ensemble des tests (inter-test). De l’autre, il y a l’ « espace sémantique » où le signifiant/signifié est à rechercher au niveau intra-planche et intra-réponse. C’est la « dimension verticale du fil projectif ».
Pascal Roman, Le détail blanc dans le test de Rorschach et l’expression projective des ruptures précoces du Moi. Contribution à une interprétation psychodynamique. Thèse de Doctorat de Psychologie, Université Paris V, 1991, 529 pages+ annexes.
Daniel Dérivois, Approche clinique et projective du clivage: le projet projectif. Le clivage. Les cahiers du C.R.P.P.C., Hors série n° 4, Mars, 2004, 201-223.
Jacques Cosnier, Psycholinguistique et techniques projectives. Bulletin de la Société du Rorschach et des méthodes projectives, 1969, 23, pp. 5-13.
Catherine Chabert, Rorschach et TAT : antinomie ou complémentarité. Psychologie française, 32-3, 1987, pp. 141-144.
Il a parlé également d’une troisième dimension qui est la « perspective projective ». Cette dimension propose une synthèse du protocole à partir de ce qu’il a appelé des « angles de vue du Moi » n’est pas utilisée ici.