2. Représentations comme figures de la symbolisation

L’enquête sur le terrain a permis de montrer que la possession par les esprits, la sorcellerie, les ancêtres, l’envoûtement, la magie, etc. sont des explications causales utilisées par les individus dans la société pour représenter la maladie mentale. Comment ces phénomènes deviennent des expressions de la symbolisation ?

Dans son article intitulé, Pulsions et destins des pulsions, S. Freud (1915) 262 décrit les différents destins que prennent les pulsions tout au long du développement du sujet et de sa vie. Ces destins reposent sur différents processus : le renversement dans le contraire, le retournement sur la personne propre, le refoulement et la sublimation.

Par destins au pluriel, on veut dire qu’il existe plusieurs expressions. Celles-ci se caractérisent par les différentes croyances utilisées pour représenter la maladie. On peut noter des croyances traditionnelles ou des croyances spirituelles. Dans cette perspective, l’utilisation de toutes ces représentations par le sujet est considérée comme la résultante de l’action de la pulsion. Il s’agit des destins des pulsions. C’est la raison pour laquelle on parle de représentations ou des croyances comme destins de la symbolisation.

Afin de saisir ces différentes symbolisations, on s’appuiera sur les facteurs étiologiques utilisés, à savoir la possession par les esprits, les ancêtres, l’envoûtement et la sorcellerie, facteurs qui ont été le plus rencontrés au cours de cette recherche. Il s’agit de faire une description tant au niveau de leur structure que de leur fonctionnement.

Notes
262.

Sigmund Freud (1915), Pulsions et destins des pulsions. Métapsychologie, Paris, Gallimard, 2002, pp. 11-43.