1.3. Histoire de la maladie

L’histoire de la maladie de Pierre remonte, il y a environ six mois. Sa mère avait noté des comportements solitaires, d’agressivité de la part de son fils. Il n’aimait plus le bruit et s’enfermait dans sa chambre qu’il n’ouvrait à personne. Les interpellations de la mère et de ses frères n’arrangeaient rien. Face à ce qu’il considérait comme des persécutions de la part de sa mère et ses frères aînés, Pierre trouvait refuge dans sa chambre où il s’enfermait des jours entiers pour prier, jeûner, manger. Il sortait rarement au point d’oublier d’aller au Lycée. L’inquiétude de la mère grandit un jour quand elle réussit à rentrer dans sa chambre à son absence et découvre des bougies allumées dont la fumée empestait toute la maison. Sur les murs de la chambre, il y avait aussi des nombreux posters à l’effigie de Jésus-Christ, des bibles, des croix, etc.

Au cours de cette réclusion, le comportement de Pierre avait complètement changé. Il était devenu solitaire, passait le temps en train de prier, faisait de bonnes actions (allait travailler à l’église) pour changer son quotidien qui était devenu infernal à la maison. Dans cet isolement, Pierre n’adressait plus la parole à personne. Suite aux propos malveillants de sa mère, il devenait agressif verbalement. C’est ainsi que face à cette situation, sa mère et ses frères l’amenèrent à l’hôpital psychiatrique de Mélen où il reçut des injections et des comprimés.

Après une période d’accalmie, Pierre sort de l’hôpital et repart à la maison chez son frère aîné où il essayera de suivre son traitement. De là, il va être conduit chez des pasteurs dans les églises éveillées et chez les nganga. Mais à cause de son appartenance à la religion catholique, Pierre refuse d’y aller. Ajouté à la « maltraitance » qu’il pense subir (absence de sorties, ne mange comme et quand il veut) de la part de son frère aîné, Pierre s’enfuit de la maison pour aller habiter chez sa tante maternelle. Mais il n’y mettra pas assez de temps car il ne voudra pas partager la même chambre que son cousin. Ce qui ne l’ « aidait pas à se concentrer lors de ses méditations ». Pour cela, il va s’installer au monastère (Communauté des Béatitudes Marie-Reine à Sainte Marie).

Environ deux mois après sa première consultation en psychiatrie, Pierre accepte de repartir à la maison accompagné par sa mère et par ses frères qui lui promettent de bien s’occuper de lui. Seulement, il va être conduit à nouveau par sa famille en psychiatrie où il sera hospitalisé. Mais Pierre ne comprend pas cette décision car, selon lui, il se sentait déjà mieux au monastère où il y avait le calme, la paix. Depuis son hospitalisation, Pierre prend de l’Aldol, de l’Argactil, etc. et il semble aller « mieux ».