3. Protocole et analyse du TAT

Planche 1 : 3’’ « C’est un enfant qui étudie à jouer au violon. C’est sûr qu’il doit avoir des difficultés à jouer. Comme si ce sont ses parents qui le forcent mais il ne veut pas, il est fatigué, il veut laisser ». 1’ 20

Procédés : Le récit s’organise autour d’une description de la réalité (A1-1). En introduisant d’autres personnages (B1-2, les parents), le sujet met l’accent sur un conflit intra-personnel (A2-4) lié aux désirs contrastés (B2-3).

Planche 2 : 6’’ « On dirait c’est dans un paysage grec. Ils sont en train de faire de construction. Il y a des champs autour. Il y a une étudiante ou une institutrice qui revient des cours. Il y a un homme qui hâte les chevaux. Il y a une autre paysanne qui surveille les champs. Je ne connais vraiment pas la suite. C’est une histoire amoureuse. On dirait que l’étudiante est éprise de l’homme qui hâte les chevaux ». 2’ 30.

Procédés : Le récit commence par une description de la réalité avec une référence culturelle et précédée par une précaution (A3-1, A1-1, A1-4, « On dirait c’est dans un paysage grec »). On note aussi des références culturelle (A1-4, « une étudiante ou une institutrice ») et sociale (« une paysanne ») aboutissant à une dénégation avec une tendance à l’inhibition (A2-3, CI-1, « Je ne connais pas vraiment la suite ») suivi d’un mécanisme d’isolation entre les trois personnages évoqués (A3-4). Cette levée d’isolation aboutit à un investissement de la relation avec une expression des affects (B1-1, B1-3) précédée d’une précaution verbale (A3-1).

Planche 3BM : 4’’ « On dirait un jeune enfant qui est entrain de pleurnicher dans la chambre suite à un refus des parents de ce qu’il voulait faire ou une discussion avec les parents qui s’est mal déroulée ». 1’ 45

Procédés : Le récit commence par une description et une précision spatiale précédée d’une précaution verbale (A3-1, A1-1, A1-2, « dans la chambre ») avec expression d’un affect minimisé (A3-4, « pleurnicher »). Puis, le sujet, par l’investissement de la relation, en introduisant des personnages (B1-1, B1-2, « parents ») et en mettant l’accent sur les relations interpersonnelles, se situe dans une hésitation entre interprétations (A3-1), avec expression des affects (B1-3, « mal déroulée »).

Planche 4 : 3’’ « C’est un homme et une femme qui sont amoureux. On dirait l’homme est fâché et la femme est train de le retenir parce qu’elle veut s’expliquer. La femme a dû faire quelque chose que l’homme ne s’attendait pas qu’il pourrait faire ».

Procédés : Le récit commence par une érotisation des relations (B3-2). Puis, il y a une mise en avant des désirs contrastés (B2-3) précédés par un doute (A3-1). Ce conflit est à l’origine d’un investissement de la réalité interne, avec un accent mis sur les conflits intra-personnels (A2-4), avec une tendance au symbolisme transparent (B3-2).

Planche 5 : 8’’ « Là, il y a une femme qui regarde dans le bureau d’une personne, peut-être son mari parce qu’elle est en larmes. Peut-être une déception ». 1’ 20

Procédés : Le récit commence par une description de la réalité (A1-1). Puis, il y a introduction de personnage accompagnée d’une précaution verbale (A3-1 ; B1-2). L’introduction du personnage entraîne l’expression d’une projection, à l’origine d’un affect (E2-3, « …elle est en larmes »), avec un représentation précédée d’une précaution verbale (A3-1, B1-3).

Planche 6BM : 10’’ « On dirait c’est un jeune homme qui a eu une discussion avec sa parente…. C’est une famille noble. Il est résolu à faire ce qu’il doit faire. La femme doit être contre ». 2’

Procédés : Le récit met en scène une relation entre deux personnes (A3-1, B1-1), de sexe et de générations différentes, et cela précédée d’une précaution verbale. Puis, s’en suit une inhibition (CI-1) liée à un léger temps de latence, peut-être à l’origine d’une certaine gêne. Ce qui conduit le sujet à s’accrocher à la description de la réalité, avec une allusion aux références sociales (A1-3). Le récit se termine par une opposition liée aux représentations contrastés des deux personnages (B2-3).

Planche 7BM : 6’’ « C’est peut être un homme d’affaires qui est comme un parrain qui doit conseiller l’autre homme d’affaires. Il écoute paisiblement. Peut être qu’ils sont sur une bonne affaire ». 2’

Procédés : La description de la réalité porte sur une référence sociale, avec un accent porté sur les relations interpersonnelles (A1-3, B1-1). Cette description est ponctuée des précautions verbales (A3-1). Il y a une tendance à l’idéalisation de la représentation de soi (CN-2, « homme d’affaires »), avec un accent porté sur l’étayage (CM-1, « parrain »). L’expression d’un affect minimisé (A3-4) est donnée dans un contexte relationnel idéalisé.

Planche 8BM : 1’’ « Nous sommes dans une salle d’opération. Il y a un enfant qui attend devant la porte. Le docteur et un autre médecin sont en train d’opérer le père de cet enfant. L’enfant est devant la porte. Il est inquiet, peut être qu’il prie que son père ne meurt pas à la suite de l’opération ». 2’ 10

Procédés : Après une confusion identitaire (E3-1, « nous »), le sujet fait référence à une description de la réalité accompagnée d’une précision spatiale (A1-1, A1-2, « dans une salle d’opération… attend devant la porte. ») et reposant sur des fausses perceptions (E1-3, « salle d’opération…un enfant qui attend devant la porte »). Cette altération de la perception se caractérise par le fait que l’objet fusil n’est pas vu (E1-1). Puis, il y a un remâchage (A3-1) et une expression d’affect (B1-3, « inquiet ») qui aboutit à la projection massive du sujet, avec allusion faite au refus de la mort du père (E2-3) ou l’utilisation de la pensée magique.

Planche 10 : 15’’ « C’est peut être une jeune femme qui attrape son papa, qui aime bien son papa ». 1’

Procédés : La description de la différence de générations (A1-1, A3-1) est accompagnée d’un doute. Mais il s’agit d’une fausse perception (E1-3). L’accent est mis sur les relations interpersonnelles, avec une expression d’affect (B1-1, B1-3, B3-2) et une érotisation des relations.

Planche 11 (Tourne la planche) : 19’’ « C’est une colline. Il y a une allée et quelques animaux. Il y a un animal préhistorique. On dirait un lieu hanté par les animaux préhistoriques. Comme si il y a plusieurs personnes qui sont mortes en passant par ce chemin ». 2’ 10

Procédés : La description de cette planche (A1-1, A3-1) accompagnée des précautions verbales porte sur une histoire fictive (A2-1, « lieu hanté par les animaux préhistoriques »), montrant un certain recours à la réalité interne. Dans cette description, il y a des expressions crues évoquant la mort (E2-3).

Planche 12BG : 2’’ « Ça, c’est un endroit paisible. Il y a une barque. Un endroit où on peut venir se promener avec une petite amie ou faire de la lecture ou faire de la pêche ». 1’ 13

Procédés : Le sujet ouvre le récit par un commentaire personnel (B2-1). Puis, il y a une courte description (A1-1, E4-3, « une barque »). Le sujet termine son récit par une idéalisation de la représentation d’objet, avec une labilité dans les identifications (CN-2, B3-3).

Planche 13B : 1’’ « Un petit garçon qui est devant la porte de sa maison. Peut être qu’il est impatient de voir ses parents. Peut être qu’il est impatient de les voir venir. Peut être qu’ils sont partis, il y a longtemps ». 1’

Procédés : Ce récit commence par une description, avec une précision spatiale (A1-1, A1-2). Il est ponctué de précaution verbales et de remâchages (A3-1). La référence temporelle (A1-2, « il y a longtemps ») montre la difficulté pour le sujet à supporter la solitude.

Planche 19 : 1’’ « C’est un tableau d’art où on montre certains paysages, des grottes. Peut être quand il fait froid ou il neige on peut venir passer les week-end là-bas. Ça été bien aménagé pour cela ». 1’

Procédés : Le récit repose sur une mise en tableau accompagnée des précautions verbales (CN-3, A3-1). En mettant l’accent sur les perceptions sensorielles (E1-3, « …il fait froid ou il neige… ») et sur l’idéalisation de la représentation de l’objet (CN-2), le sujet met en relation le mauvais et le bon objet, le dedans et le dehors.

Planche 16 (Tourne la planche) : 1’’ « Il y a rien. Ça peut servir à faire un tableau ». 10’’

Procédés : A travers cette planche, on peut noter une tendance à la restriction (CI-1). On note une tendance à la mise en tableau (CN-3). La référence à celle-ci montre bien la difficulté pour le sujet à faire appel à son fonctionnement intrapsychique, donc une difficulté d’expression pulsionnelle.