1.3. Histoire de la maladie

L’histoire de la maladie de François est ponctuée de trois chutes : 1990, 1993 et 2003.

La première crise remonte vers le début des années 90 ; il avait alors 19 ans. François avait été hospitalisé pour la première fois en psychiatrie pendant quatre mois. François raconte qu’il avait eu une déception sentimentale avec une ex-fiancée décédée aujourd’hui. Cela avait commencé la veille où il n’avait pas dormi toute la nuit. La journée, il s’est mis à tout casser. François décrit dans son comportement l’existence des sentiments de culpabilité et le caractère susceptible.

François vivait chez sa sœur et son beau-frère alors que sa mère était en voyage. Il était allé dans le bureau de son beau-frère et « j’avais senti que je n’étais pas à l’aise. Il y avait un espèce de vent à l’intérieur et après j’ai senti comme si on me vidait complètement l’esprit. J’étais sorti du bureau et instinctivement j’étais allé dans la chambre de ma sœur et je cherchais quelque chose. Comme si on me disait regarde-là, regarde-là. C’est en ce moment que j’avais retrouvé une dame-jeanne pleine de sang.

En cassant la dame-jeanne, j’avais fini par perdre la tête. Je me disais que c’était le sang de Jésus et il fallait que je cassasse. Tout ce qui m’était arrivé n’était pas perceptible par n’importe qui. C’était caché. il y a un esprit qui me disait regarde-là, regarde-là. J’ai trouvé des fétiches, des amulettes. C’est ça qui m’a fait pété les plombs. J’étais devenu agressif ; j’avais été attaché et conduit à l’hôpital où j’avais reçu une injection. Après l’injection, j’étais comme si on m’avait injecté quelque chose de diabolique, j’avais eu des mauvaises pensées, c’est-à-dire des idées d’agressivité sexuelle et je regardais les femmes nues.

Pour les fétiches, il y avait des pièces de 5 F et 10 F dans toutes les poches des habits de mon beau-frère. Cela veut dire qu’il invoquait le diable. Lorsqu’il faisait des incantations pour avoir des beaux habits, la valeur de ces habits n’était que 5 et 10 F. Mon beau-frère était un franc-maçon. Le jour où j’étais tombé malade, et pourtant je n’étais pas sorti de la maison, ma grande sœur me cherchait partout alors que j’étais à la maison. J’avais compris qu’elle me cherchait mystiquement ». Pour François, sa ma maladie est d’origine mystique.

En 1993, lors de la deuxième crise, François dit avoir accompagné son père au décès de sa grand-mère maternelle. Il y avait des conflits là-bas. C’est en rentrant à la maison qu’il a rechuté : «…j’ai failli tuer ma femme avec la lampe tempête ». Après quelques mois d’hospitalisation, François sortira de l’hôpital et ira habiter chez son père. De là-bas, il y aura un arrêt du traitement entraînant une rechute.

C’est en 2004 que se passe la grande crise. Ce qui a conduit à son internement de nouveau à l’hôpital psychiatrique. Cette crise se caractérise par des sentiments de persécution de la part de sa mère. François croit savoir des choses que sa mère fait. Il se plaint du fait que sa mère met tous ses examens médicaux un endroit où il pense qu’il est attaché. Et François avait fini par déchirer ses examens, tous les papiers qui traînaient dans sa chambre puisqu’il y avait du bordel.