3. Protocole et analyse du TAT

Planche 1 : 13’’ « Un enfant qui est en train d’étudier. Certainement dans sa chambre. Il est beaucoup concentré là-dessus. Je lis beaucoup de sérieux dans son attitude. Je crois que c’est tout ». 1’11.

Procédés : A travers ce récit, on note une description (A1-1 : « un enfant »), avec une justification de l’interprétation. Puis, il une précision temporelle (A1-2 : «…dans sa chambre. »). Dans cette description, on note une altération de la perception liée à un scotome de l’objet manifeste (violon). Il peut s’agir d’un déni de l’objet castrateur (E1-1), avec une idéalisation de la représentation de soi, dans sa valence positive (CN-2).

Planche 2 : 9’’ « Une jeune fille qui a derrière elle, je crois, un homme assis à côté de son cheval, à sa gauche, une …adossée. Il semblerait qu’elle sort des cours mais son attitude n’est pas pour une personne qui a bien travaillé en classe. Sauf si elle n’est pas venue faire des recherches en cet endroit. Je me pose bien la question si ce n’est pas une pyramide, quelque chose comme une pyramide. Parce qu’il y a des endroits comme ça loin de chez nous où quelqu’un peut aller faire des recherches. Quand j’étais au Mexique, j’ai vu des pyramides où elle est allée faire des recherches. Parce que je lis qu’elle sort d’une situation difficile. Elle va dans cet endroit pour effacer ce qu’elle a de mal dans sa tête ». 4’10

Procédés : Le début du récit se caractérise par une description de la réalité externe (A1-1). Puis, on note un investissement de la réalité interne avec un recours au fictif et accompagné des précautions verbales, avec une désidéalisation de soi (A3-1 ; A2-1 ; CN-2). On note aussi des références culturelles, spatiales et une intellectualisation (A1-2 ; A1-4 ; A2-2), une altération du discours se caractérisant par des associations de coq à l’âne (E4-4) et une expression d’affects (A3-4 ; B1-3 : « …situation difficile ») sur la base de l’isolation.

Planche 3 BM : 14’’ « Je ne peux pas savoir si c’est un garçon ou une fille. Ça représente la situation d’un enfant qui est très abattu. Pas grand-chose à dire là-dessus. Peut-être que si je la voyais de face, je pouvais avoir quelque chose à ajouter, par la nuque, si elle ne s’en dort pas peut-être. Généralement, ça, ce sont des situations des personnes en deuil, dos tourné contre le mur, contre la chose qu’on pleure. Ça, c’est sinistre. Si ce n’est pas le cas d’un élève qui a mal travaillé ». 2’44.

Procédés : Après une hésitation chez le sujet (A3-1 : « garçon ou fille »), on note une expression d’affects forts (B2-2 : « très abattu »). Puis, on note une description de la réalité externe accompagnée par des précautions verbales, un remâchage (A3-1).

Planche 4 : 6’’ « ça c’est un couple dans leur chambre certainement. On dirait que le mari, l’époux est un peu mécontent et la femme insiste pour le ramener à la raison. Ce n’est pas une photo de joie. S’il y avait la joie, le mari se serait retourné du côté de son épouse ». 1’25.

Procédés : On note une description de la réalité externe par le sujet et une précision spatiale (A1-1 ; A1-2). On note une expression des désirs contrastés accompagnée de précautions verbales (B2-2 ; A3-1).

Planche 5 : 12’’ « Cette dame vient juste visiter la chambre d’un de ses enfants certainement. Parce que en haut ici, je vois des bouquins qui ne sont pas en ordre, c’est qu’il est en train d’étudier. Elle est venue s’assurer du bon travail. La veilleuse et le bouquet de fleurs indiquent l’amour et la paix dans ce milieu. En tout cas, c’est tout ». 2’.

Procédés : Ce récit repose sur une description de la réalité externe (A1-1). On note aussi un investissement de la relation chez le sujet se caractérisant par l’introduction des personnages non figurant sur l’image (B1-2 : « ses enfants ») et un investissement de la réalité interne, en recourrant au fictif (A2-1).

Planche 6 BM : 15’’ « ça, c’est un monsieur derrière sa vieille, qui est certainement venu dire au revoir à sa vieille. Sa vieille ne partage pas son opinion, d’où le dos tourné. Ce qui me fait dire cela, c’est le chapeau entre ses mains. Et la vieille, le dos tourné, elle ne fait pas cas. C’est tout ». 1’45.

Procédés : Le sujet fait une description de la réalité, avec justification des interprétations (A1-1). Dans ce récit, l’accent est mis sur les relations interpersonnelles (B1-1).

Planche 7 BM : 4’’ « ça c’est une photo de famille. Ça ne présente pas de désaccord entre les deux personnages que je vois. Beh ! Comme c’est bien. Il n’y a rien à dire ». 1’.

Procédés : On note un surinvestissement de la réalité externe, avec une référence plaquée à la réalité externe (CF-1 : « photo de famille »). Puis, il y a une dénégation chez le sujet accompagnée d’une formation réactionnelle (A2-3 ; A3-3) et anonymat des personnages (CI-2) qui conduit à un évitement de conflit chez le sujet.

Planche 8 BM : 10’’ « ça, ça représente une intervention chirurgicale…Il y a un patient qui est allongé. Ici, on dirait une carabine et la main du médecin avec le bistouri essaie de voir…essaie d’intervenir sur le patient. Derrière le médecin, se trouve son second. Je ne sais pas si cette photo représente le patient ou bien un des seconds du médecin. C’est tout ». 2’19.

Procédés : On note une description de la réalité externe avec des précisions chiffrées (A1-1 ; A1-2). Puis, il y a une tendance à l’inhibition marquée par des silences intra récits (CI-1). Le sujet termine son récit avec une hésitation accompagnée d’une dénégation (A3-1 ; A2-3).

Planche 10 : 3’’ « Ça, c’est la tendresse…un père vis-à-vis de son fils…Il le prend dans ses bras, le fils se laisse emporté. Ce baiser au front dit beaucoup. On voit la main du petit qui se rabat sur son père. Ça, c’est de la tendresse. Il n’y a rien à dire. Ce petit se sent mieux auprès de son père. C’est tout ». 1’34.

Procédés : Il y a un investissement de la relation commence par une expression d’affects (B1-3). Puis, on note une tendance à l’inhibition caractérisée par des silences intra récits (CI-1). Il y a une érotisation de la relation, avec un symbolisme transparent (B3-2 : « …Il le prend dans ses bras, le fils se laisse emporté. Ce baiser sur le front dit beaucoup… ») et une altération de la perception, avec des fausses perceptions (E1-3 : « Ce baiser sur le front »).

Planche 11 : 39’’ « ça, une chauve-souris qui tombe…tombe au sol. Et sur ce sol, il y a des cailloux. Ici, aussi, il y a un insecte mais j’ignore le nom. Je ne sais pas très bien ce que c’est que l’insecte. Ici des cailloux. Là, je ne sais pas quoi dire, si c’est un insecte. Je ne sais pas quel nom lui donner. C’est trop flou. Je ne trouve pas grand-chose à dire là-dessus ». 2’40.

Procédés : On note une description de la réalité externe par le sujet (A1-1), avec des fausses perceptions accompagnées de dénégation (E1-3 ; A2-3), conduisant à une indétermination du discours (E4-3) et à une porosité des limites (CL-1 : « Je »).

Planche 13 MF : 9’’ « Là, on dirait que le mari… le mari a constaté le décès de son épouse. De ce signe…de sa mère qui montre que là, il n’y a plus rien à faire. C’est le chaos. C’est tout, c’est le désarroi. La femme montre qu’il n’y a plus rien à faire. Il a le dos tourné vers son épouse. C’est qu’il n’y a plus rien à faire, c’est fini ». 1’55.

Procédés : On note une description de la réalité externe (A1-1). On note une introduction d’un personnage non figurant sur l’image (B1-2 : « sa mère »). Puis, il y a une émergence des processus primaires se caractérisant par une projection massive de représentations mortifères (E2-3).

Planche 19 (Tourne la planche et regarde derrière la planche) : 14’’ « ça, c’est un papier peint. Alors, là, il faut être le dessinateur pour donner le fond du dessin. C’est un papier peint. Les détails, je ne saurai les expliquer. Il faut être le dessinateur pour expliquer le dessin. C’est tout ». 47’’.

Procédés : Après un regard derrière la planche, on note une référence plaquée à la réalité externe (A1-1 : « papier peint…dessin… »). Puis, il y a une porosité des limites chez le sujet entre le narrateur et le sujet de l’histoire (CL-1).

Planche 16 : 3’’ « J’ai comme l’impression que c’est comme si je me mirais. Et malgré que je rapproche l’image de ma tête, je ne me vois pas apparaître. Il y a pas grand-chose à dire. Une histoire-là, ce n’est pas facile ». 1’15.

Procédés : On note une porosité des limites (CL-1) chez le sujet et l’existence des relations spéculaires (CN-5). Ce qui renvoie à une négation de l’intersubjectivité et à l’évitement du conflit. Par ailleurs, on peut noter une difficulté pour le sujet à s’investir narcissiquement.