1.3. Histoire de la maladie

« Tout a commencé par des contractures des membres supérieurs et inférieurs il y a environ un an. J’habitais avec mon père. Nous avons consulté un tradithérapeute, il nous a prescrit des potions à base des plantes, des bains thérapeutiques. Le séjour chez le tradithérapeute a duré environ deux semaines à un mois. Ce traitement avait amélioré mon état. Après ses premiers soins, mon père m’amena en consultation chez un psychiatre de la place. Ce traitement dura deux mois environ.

Au début de l’année 2002, vu mon état qui s’aggravait, mon père m’amena en consultation à l’hôpital psychiatrique. Je suivais d’abord mon traitement à la maison. Ensuite, j’ai été hospitalisée et j’ai passé près de trois mois. Après la sortie, j’ai arrêté le traitement par manque de moyens financiers pour payer les médicaments. Mon salaire était suspendu à l’époque. En mai 2002, c’était la deuxième hospitalisation demandée par ma mère car je vivais avec elle. Je prenais comme médicament de l’haldol, le nozinan, l’artane. Je me sentais bien et ma mère demandait ma sortie parce qu’elle voulait aussi sortir ».

Il est à noter que Véronique s’enivre énormément d’alcool. C’est dans ces circonstances qu’elle s’est retrouvée dans la rue, à demi nu. En 2002, lors de son premier séjour en psychiatrie, Véronique n’avait pas de nouvelles de ses parents qui ne lui rendaient pas visite. Sa mère, à l’époque se trouvait dans son village. Pendant cette hospitalisation, elle a fait plusieurs fugues. L’équipe soignante avait pris contact avec son père dans le but de la réinsérer familialement. A sa sortie de l’hôpital en 2003, elle s’était rendu chez son père. Là-bas, sa mère venait lui rendre visite mais la patient était toujours agressive envers elle ; elle continuait à s’alcooliser chez le père.

En 2004, Véronique rechute et est ramenée à l’hôpital psychiatrique par les pompiers, à la demande de sa mère. A l’arrivée, elle est agitée, avec une incurie vestimentaire, agressive envers le personnel, amaigrie, avec un regard figé. Elle a été hospitalisée avec sa mère qui présentait également des troubles psychiatriques. Elle avait fugué à nouveau et était ramenée dans le service par les forces de sécurité et transférée dans un pavillon fermé. Elle était mise sous traitement à base de neuroleptiques (Haldol, Nozinan, Artane, Piportil et Tegretol). Elle avait séjourné pendant un mois dans l’institution.

A sa sortie, Véronique et sa mère se rendirent chez un oncle maternel (frère de sa mère) au quartier. Depuis sa sortie, au début du mois de mai 2005, elle vient passer les contrôles médicaux, accompagnée de sa mère.