I.Les mécanismes cognitifs

I.1.L’étude du cerveau

Depuis l’antiquité Grecque, l’homme s’interroge sur les mécanismes qui sous-tendent sa perception du monde extérieur. Ses sensations se révèlent comme fonction des organes des sens et du cerveau. Hippocrate avancera (dans la maladie sacrée) que le cerveau est responsable de la totalité des processus cognitifs, affectifs et conatifs (Marshall, 2002). Comment alors étudier le fonctionnement du cerveau, et plus particulièrement sa capacité à traiter les informations transmises par nos sens ?

Ce problème est rendu d’autant plus ardu par la multiplicité des tâches que le cerveau est susceptible d’effectuer. Il est encore impossible, à l’heure actuelle, de pouvoir étudier le système dans sa totalité. Une solution consiste donc à réduire le problème à des tâches extrêmement codifiées, pour pouvoir obtenir un modèle satisfaisant.

Quelques années auparavant, l’ingénierie moderne a cru pouvoir maîtriser rapidement les problèmes auxquels l’espèce humaine est confrontée tous les jours sans même en avoir conscience. Ce fût le premier écueil dans la courte vie de l’Intelligence Artificielle. Toutes ces questions sont relatives au traitement de l’information transmise par nos cinq sens à notre cerveau, et à la production d’une réponse adaptée à la perception de notre environnement.

L’apprentissage de la marche, l’identification des odeurs, la maîtrise des saveurs, la reconnaissance des objets et des scènes et l’acquisition du langage sont des problèmes d’une étrange complexité, nécessitant l’appréhension de dimensions différentes dans l’espace et le temps, alors que celles-ci sont traitées par un unique organisme. Sous cet angle, il est alors particulièrement compliqué de réduire notre esprit à un modèle ou une machine théorique capable de répliquer les mêmes processus, qui nous sont si courants.

Malgré ces obstacles, cette quête du Graal reste l’objectif majeur des neurosciences.