I.3.Enjeux de la prosodie pour l’ingénierie

Les paragraphes précédents ont exposé la prosodie sous des angles variés. Nombres de ces fonctions prosodiques ont été intégrées dans des solutions d’ingénierie pour le marché industriel de la parole.

Dans ce contexte, les théories sur l’intonation sont au service du traitement de la langue. De nombreux logiciels de synthèse de la prosodie ont vu le jour, citons entre autres : Lacheret-Dujour et Morel, 2001; Morlec, Bailly et Aubergé, 2001 (cf. Morlec, 1997 pour une revue). La prosodie synthétique doit alors pouvoir être comparée à la prosodie naturelle en terme d’intelligibilité. Rilliard et Aubergé (2001) proposent un paradigme perceptif pour évaluer et diagnostiquer les performances fonctionnelles d’un générateur prosodique. L’intonologue est une aide précieuse pour l’informaticien lors de l’analyse et de la production des données concrètes. En retour, les informaticiens proposent des outils qui permettent l’analyse des données 28 .

Les modélisations informatiques de la prosodie ont besoin pour être opérationnelles d’un étiquetage prosodique 29 . La segmentation du continuum prosodique représente une opération extrêmement coûteuse en temps, et ce particulièrement pour la parole spontanée. Pour pouvoir faciliter ces opérations, des logiciels de traitement de la prosodie sont apparus (ProSig, PRAAT, etc.). Des outils et des méthodes automatisent les transcriptions prosodiques (Campione, 2001 à partir d’INTSINT défini par Hirst et Di Cristo, 1998).

Notes
28.

Mertens, Auchlin, Goldman et Grobet (2001) décrivent un système de balisage pour traduire l’intention communicative. Zellner Kellner (2001) résume les enjeux associés à la simulation du rythme en synthèse de la parole.

29.

Ainsi que la majorité des applications du traitement de la parole.