III.2.3.Perception de l’intonation

Le mécanisme permettant d’obtenir la fréquence de tons complexes est étudié depuis 150 ans. Les modèles d’autocorrélation temporelle sont apparus dans les années 1950 (Cariani et coll., 1997). La découverte dans les années 60 des régions de dominance de fréquence pour la hauteur dans les zones cérébrales a entraîné un regain d’intérêt pour les modèles fondés sur des motifs spectraux. Aujourd’hui, la représentation de la hauteur au niveau du nerf auditif sous la forme d’une population d’intervalle ressemble aux fonctions d’autocorrélation pour le même stimulus. L’autocorrélation permet de distinguer des voyelles à partir de cette distribution sur de courts intervalles de 5 ms. Ainsi, une description entièrement temporelle suffit à caractériser le timbre de sons stationnaires (Cariani et coll., 1997).

Les mécanismes permettant d’établir l’intonation sont encore aujourd’hui source de débat, comme pour le phénomène de restitution de la fondamentale absente 43 , bien connu en psychoacoustique et qui résulte en toute probabilité d’un traitement central et non périphérique 44 (Houtsma et Goldstein, 1972). Toutefois, quelques techniques émergent pour pouvoir représenter la fréquence fondamentale. Pour notre approche, nous privilégierons les représentations sous forme de spectrogramme, qui sont les techniques les mieux maîtrisées jusqu’à présent, et se trouvent être également adaptées au réseau récurrent TRN. Il nous reste maintenant à approfondir les connaissances acquises sur les mécanismes qui permettent d’extraire des informations de l’évolution de l’intonation.

Notes
43.

La fréquence fondamentale n’apparaît pas dans le valeurs physiques, mais est déduite des valeurs des harmoniques qui sont accessibles dans le signal.

44.

Il se produit au niveau des gyri de Heschl de l’hémisphère droit (McAdams & Bigand, 1994).