III.3.2.Aspect neurologique du traitement de la hauteur

Les mécanismes neuraux permettant le traitement de la hauteur sont mieux connus que ceux traitant le rythme. La perception de la hauteur serait située dans l’hémisphère droit. Le cortex primaire effectue la première analyse acoustique de tous les signaux, et les aires associées sont responsables du traitement de signal d’ordre supérieur. Le cortex préfrontal droit ferait parti d’un réseau distribué pour maintenir en mémoire la hauteur. Cette hypothèse est soutenue par des données anatomiques, et par des études sur des lésions (gyrus temporal supérieur droit, et lobe frontal droit) qui créent des troubles pour la rétention de la hauteur, ainsi que par une étude en TEP de Zatorre, Evans, Meyer et Gjedde (1992).

Des lésions du cortex auditif primaire droit (mais pas le gauche) troublent la perception de la fréquence fondamentale manquante (Zatorre, 1988). Wetzel, Ohl, Wagner et Scheich (1998) ont trouvé que l’hémisphère droit des gerbilles était spécialisé pour le traitement des modulations de fréquence.

Johnsrude, Penhune et Zatorre (2000) ont montré que des lésions des aires centrales dans l’hémisphère droit entraînaient un déficit spécifique pour juger de la direction d’un changement de hauteur. Les patients pouvaient compléter la tâche, mais avec beaucoup plus de difficultés (un seuil quatre fois supérieur). Dans ce cas, les patients utiliseraient l’hémisphère gauche, encore intact, mais avec une sensibilité pour les changements de hauteur beaucoup moins importante.

Jusque-là, nous avons présenté comment les adultes perçoivent la hauteur, qu’en est-il pour les nourrissons ?