I.1.3.Les contraintes phonologiques

La linguistique considère traditionnellement que la phonologie et les catégories grammaticales constituent des structures totalement indépendantes (Saussure, 1916/49 ; Chomsky, 1975 ; Hockett, 1966). Si effectivement une catégorie grammaticale ne peut être réduite à un ensemble de propriétés phonologiques, ces classes ont des propriétés phonologiques partiellement prédictibles (Kelly, 1992 ; Cassidy et Kelly, 1991).

La morphologie et la syntaxe formelle permettent également d’effectuer cette classification. Ainsi les verbes se terminent souvent par le suffixe ‘-ed’, ou ‘-s’. Les verbes anglais contiennent également moins de syllabes que les noms. Deux expériences mettent en évidence que les enfants et les adultes sont sensibles à cette différence (Cassidy et Kelly, 1991). La phonologie peut être particulièrement utile pour des phrases courtes ou constituées d’un mot unique, qui disposent de moins d’indices morphologiques et syntaxiques. Cette situation n’est pas rare dans le cas du discours avec l’enfant (15 % dans le corpus utilisé par Cassidy et Kelly, 1991).