I.Introduction

Le chapitre précédent a montré que des variations prosodiques temporelles était pertinentes pour la distinction de catégories syntaxiques, et pouvaient être extraites par le réseau TRN à partir de l’évolution temporelle de F0. Nous verrons qu’il est possible de modifier un paramètre de ce modèle pour atténuer sa sensibilité temporelle, et ainsi diminuer ces facultés de catégorisation. Dans ce contexte, le réseau TRN n’est plus à même de traiter la plus petite échelle temporelle, sur laquelle peut être définie un contour intonatif.

L’acquisition du langage n’est pas systématique : certains enfants présentent effectivement des troubles pour appréhender cette faculté intellectuelle.

Nous commencerons par une description de ces enfants présentant ces troubles (dysphasiques ou SLI) et des problèmes qu’ils rencontrent avec la parole, et plus particulièrement avec la syntaxe. Nous effectuerons ensuite une brève revue des modèles computationnels simulant des troubles du langage. Quatre expériences sont exposées, afin de simuler le comportement des enfants SLI vis à vis de la perception de la parole et des stimuli acoustiques rapides. La première montre quels paramètres peuvent être modifiés de façon à empêcher la catégorisation lexicale. Ensuite, nous montrerons que le modèle discrimine toujours des séquences ayant des éléments de longues durées. Enfin, nous répliquerons deux expériences de distinction de stimuli auditifs, pratiquées avec les enfants SLI.

Notre objectif est donc de montrer qu’il est possible d’implémenter une architecture de réseau récurrent temporel, qui rend compte à la fois de troubles pour la catégorisation lexicale, ainsi que pour le traitement des stimuli brefs, constitués de tons purs, tout en conservant ces capacités de traitement intacte pour les échelles temporelles supérieures.