II.2.2.Un déficit général ou spécifique du langage ?

Tallal et ses collègues postulent que les enfants SLI sont caractérisés par des troubles du traitement auditif pour les événements se déroulant rapidement. La théorie du déficit temporel ne serait pas restreinte à la modalité auditive. Ceci pourrait même se traduire par un dysfonctionnement global, pour la perception et la production de toutes les informations sensori-motrices brèves (Habib, 2002). Ainsi, de nombreuses expériences ont démontré des déficits observés en modalités visuelles, particulièrement pour les enfants dyslexiques et mêmes pour les modalités tactiles (Tallal, Stark et Mellits, 1985). Ainsi, les troubles de la morphologie grammaticale résulteraient d’une limitation générale pour les traitements perceptuels et cognitifs.

Les troubles observés pourraient refléter un déficit spécifique du langage et non de l’audition (Mody, 1993). Dans ce cas, il s’agit de savoir si les difficultés proviennent de la complexité du stimulus ou si cela est dû à la nature spécifique du signal de parole. Les performances des enfants SLI devraient être examinées face à des stimuli verbaux et non-verbaux de même complexité.

En résumé, la question de connaître si les troubles des enfants SLI ont pour origine un déficit spécifique du langage, ou des capacités de traitement auditif limité pour tous les sons, est toujours au cœur du débat. La notion de déficit perceptuel comme source des troubles du langage est apparue avec Lowe et Campbell (1965).