III.3.Modèle informatique

Des erreurs observées chez tous les enfants, comme des phénomènes de surgénéralisation lors de l’apprentissage des formes au passé des verbes en Anglais, ont été simulées par un réseau de neurones (Plunkett et Marchman, 1993). Des déficits ont également été montrés lorsque des lésions sont simulées par un changement de paramètre du modèle. Ainsi, les réseaux connexionnistes pouvaient avoir une grammaire endommagée soit en dégradant les entrées (Hoeffner et McClelland, 1993), soit en réduisant la proportion de connexions (Marchman, 1993). Ce dernier modèle a été proposé pour rendre compte des performances observées chez des aphasiques. Haarman, Just et Carpenter (1997) proposent également un modèle connexionniste, qui compare l’aphasie à un manque de ressource pour assigner les rôles thématiques à partir de la structure syntaxique. Ce déficit est souvent expliqué par une réduction des ressources de la mémoire de travail, simulée ici par une réduction du nombre de connexions.

Le nombre de modèles informatiques proposés pour rendre compte des déficits observés chez les enfants SLI est plus restreint. L’hypothèse de déficit de traitement rapide est souvent représentée comme un allongement de la fenêtre d’analyse des récepteurs auditifs, ce qui se traduit par un manque de précision temporelle. Hartley et Moore (2001) démontrent que ce seul facteur ne peut être la cause de cet handicap. Il faut tenir compte du processus de traitement, de l’attention et de la motivation. Ils retrouvent alors les résultats pour les tâches de masquage antérograde (Backward Masking). D.V.M Bishop et K. Plunkett projette de simuler l’apprentissage des inflexions grammaticales à partir d’un réseau, dont les entrées sont dégradées 117 .

Notes
117.

THE NATURE AND CAUSES OF LANGUAGE IMPAIRMENTS IN CHILDREN A programme of research funded by the Wellcome Trust : Principal Investigator : Dorothy V. M. Bishop.