V.3.2.2.Les cinq conditions

Lors de la simulation de la tâche avec les réseaux, il apparaît que certains d’entre eux ne sont pas capables de réaliser la tâche pour toutes les conditions. Dans ce cas, il n’est pas possible de déterminer un seuil d’intensité suffisant pour percevoir le ton pur pour certains réseaux. Ainsi, parmi la population des 50 réseaux altérés, seulement 2 réseaux sont capables de faire les cinq conditions de la tâche, contre 15 réseaux contrôles.

Figure 6.11 Seuil d’identification avec une représentation abstraite des stimuli auditifs,
Figure 6.11 Seuil d’identification avec une représentation abstraite des stimuli auditifs, pour une population contrôle et altérée (SLI) des réseaux TRN.

Le graphique 6.11 illustre les seuils observés pour les réseaux. Nous retrouvons l’allure générale des courbes obtenues pour les enfants. Cependant, la différence entre les deux courbes altérées et contrôles est plus importantes qu’entre les enfants normaux et SLI. Seule la condition Long-tone donne le même seuil pour les deux groupes.

Pourquoi y a-t-il si peu de réseaux en mesure de faire la tâche alors qu’ils arrivent tous à faire la tâche d’identification F/C ?

Il est probable que les choix faits pour la représentation des stimuli ne soient pas les bons. Le chapitre précédent (Chap. 4 section IV.1) a révélé que le paramètre sigma qui détermine le nombre de neurones activés, ainsi que le nombre de neurones codant F0 influence les performances. En particulier, nous avons vu que certaines configurations permettaient de réduire l’espace des performances d’une population de réseaux.

Effectivement, plus il y a de neurones de la couche d’entrée activés, plus nombreux sont les réseaux en mesure d’effectuer l’ensemble des 5 conditions de la tâche. En outre, cette même modification entraîne que l’intensité moyenne nécessaire baisse principalement pour les conditions simultanées (3 et 4). Cependant, un autre paramètre du codage nous semble discutable : l’intensité. Effectivement, la sensation de l’intensité se mesure sur une échelle linéaire, alors que l’énergie, son corrélat physique suit une échelle exponentielle 119 . Le premier codage étudié s’appuie donc des impressions perceptives plus que sur les données physiques. Cependant, si l’échelle d’intensité est traduite de manière exponentielle, il semble que le nombre de réseaux percevant le ton pur devrait augmenter. Le codage du son par le cochléogramme reprend les propriétés qui viennent d’être abordées.

Notes
119.

Le niveau sonore correspond à la sensation de volume sonore. Il se mesure en bels et décibels (dB). Le bel est une échelle logarithmique d'intensité. Le décibel (dB) est le 1/10 d'un bel. On calcule les dB à partir de l'intensité, suivant la formule dB SPL = 10 log10 (I/Ir) = 20 log10 (P/Pr).