VI.1.1.Syntaxe et traitement temporel de séquence

La première expérience a permis de déterminer les paramètres à modifier pour empêcher toute catégorisation lexicale des mots à partir de l’intonation. Nous avons montré qu’il était possible de diminuer progressivement les performances de la population de réseaux, en augmentant les constantes de temps de la première couche cachée. Nous montrons ainsi que la valeur de ces constantes a une influence sur les résultats, contrairement à ce qui est annoncé dans les travaux de Buonomano et coll. (1995), avec d’autres modèle de réseaux temporels. Cependant, les valeurs de ces constantes de temps doivent être fortement modifiées pour s’assurer que tous les réseaux soient incapables de répondre à la tâche.

En outre, nous remontrons que le réseau travaille à partir d’une échelle locale pour effectuer la catégorisation lexicale, puisque les connexions récurrentes ne sont pas nécessaires. Cela avait déjà été examiné dans le chapitre précédent (section IV.2.1 Analyse du réseau). Nous prouvons donc que le réseau peut avoir des difficultés pour catégoriser les mots à partir de F0, suite à un dysfonctionnement des unités du réseau. Si le réseau ne peut procéder à cette catégorisation, il aura donc des difficultés pour maîtriser les éléments syntaxiques et, plus probablement, ceux les plus courts comme les mots ou phonèmes de fonction. Dans un contexte d’acquisition du langage, les réseaux devraient montrer les mêmes difficultés que les enfants SLI avec la syntaxe. Contrairement à notre simulation, les enfants SLI ont à leur disposition d’autres informations pour comprendre les catégories syntaxiques. C’est pourquoi, leur difficulté s’exprime sous la forme d’un retard.