VI.2.1.Prouver le lien entre catégorisation lexicale et trouble de la perception

Les enfants SLI continuent à utiliser une façon inefficace de représenter le langage (Bishop, 2000). Si l’hypothèse de déficit de traitement rapide est toujours controversée (Zhang et Tomblin, 1998 ; Rosen et Mangarini, 2001 ; Bishop, 1997), il semble qu’un certain pourcentage d’enfants SLI soit atteint par ce déficit. Dans ce cadre, notre simulation montre qu’un déficit de traitement rapide peut avoir des répercussions sur la catégorisation lexicale et, ensuite, sur les difficultés de traitement des structures syntaxiques. Toutefois, ceci est vrai dans le cas où seule l’intonation permet cette distinction. En outre, nous montrons qu’il est possible de parvenir à une rééducation des réseaux altérés pour les tâches de discrimination de tons purs.

L’utilisation d’une population de réseaux permet de reproduire la variabilité des comportement humains. Cependant, au sein d’une population ayant même constante de temps, nous ne retrouvons pas de corrélation significative entre les performances de la tâche lexicale et la tâche de discrimination auditive. Ainsi, certains réseaux ont des performances moindres pour une tâche, alors qu’ils se comportent normalement pour l’autre tâche (que ce soit pour la population contrôle ou altérée). En revanche, lorsque les résultats des réseaux sont considérés dans leur ensemble, leurs performances mettent en évidence le lien entre traitement temporel et catégorisation syntaxique à partir de la prosodie. Effectivement, l’ensemble des réseaux contrôles (constante de temps égale à 0.01) est en mesure d’effectuer la tâche de catégorisation syntaxique en même temps qu’il réussissent la tâche de discrimination auditive, alors que la population de réseaux altérés (constante de temps égale à 0.5) échoue à la fois pour la catégorisation syntaxiques, et se comporte comme les enfants SLI de la tâche de Tallal et Piercy (1973a).

Le modèle que nous proposons s’approche de la perspective donnée par Ullman et Pierpont (In Press). Ils précisent que plusieurs réseaux ayant trait à la boucle procédurale. Suivant les réseaux atteints, les effets observées seront différents, expliquant ainsi la diversité des difficultés des enfants SLI (Chap. 6 section II.4). Nous suggérons qu’un réseau spécifique du traitement de la prosodie est atteint. Dans ce contexte, nous nous attachons à démontrer qu’un réseau récurrent obéissant à une Contrainte Temporelle peut reproduire les déficits observées pour le traitement des sons brefs.