VI.Conclusion

Notre travail s’organise autour de structures temporelles définies suivant différentes échelles inscrites dans un Continuum Temporel. Nous avons étudié un unique mécanisme dédié au traitement de séquences, pour vérifier qu’il pouvait traité plusieurs des échelles représentatives de l’Hypothèse de Continuum Temporel. Effectivement, le réseau récurrent temporel TRN a pu executer quatre tâches de traitement de la prosodie :

  1. L’Identification Automatique des Langues (IAL) indique la langue parlée à partir du signal acoustique , qui forme une structure temporelle globale ;
  2. L’Identification des Attitudes Prosodiques permet de tester les facultés du réseau pour le traitement du contour intonatif de phrases courtes ;
  3. La distinction entre ces catégories lexicales s’opère sur les mots et interviendrait dans un processus d’acquisition de la syntaxe. Nos études ont prouvé que des indices temporels, contenus dans le contour intonatif contribuaient à la discrimination entre mots de fonction et mots de contenu, pour deux langues.
  4. De surcroît, en perturbant le réseau TRN, nous montrons qu’il ne peut plus effectuer correctement cette tâche de catégorisation lexicale, et qu’il exhibe un profil semblable à celui des enfants SLI lors du traitement des évènements auditifs rapides, ce qui procure une simulation du comportement d’au moins un sous-groupe des enfants SLI, qui présentent des troubles de la syntaxe.

En outre, ce mécanisme respecte une contrainte temporelle, puisque le réseau emploie un échantillonnage très inférieur aux unités des données traitées. Il ainsi peut traiter directement une représentation spectrographique de la prosodie du signal de parole pour discriminer des langues de classes rythmiques différentes, et distinguer les mots de fonction des mots de contenu. Ainsi, le signal acoustique n’est pas représenté par des séquences d’éléments discrets ou symboles, dont la durée est spécifiée en fonction de l’échelle à traiter, mais est considéré sous sa forme analogique.