5.3. La circulaire d'octobre 2000

Pour cette partie, je ne pourrai pas reconduire la méthode utilisée tant pour les conventions de 1995 et 2002 que pour les circulaires les accompagnant. Pour la bonne raison que cette circulaire du 5 octobre 2000 n'a pas eu d'antécédent. Par contre, elle a donné lieu à diverses "moutures", quatre exactement avant qu'une cinquième version soit publiée dans le Bulletin Officiel de l'Education Nationale du 12 octobre 2000. C'est donc à l'étude des évolutions que cette circulaire a subies, aux commentaires et réflexions qu'elle a suscités et peut encore susciter, que je vais consacrer cette partie.

Contrairement aux deux ensembles précédents qui concerne les conventions et les circulaires d'orientation de 1995 et 2002, je ne chercherai pas à montrer que ces évolutions témoignent d'une "pénitentiarisation" croissante de l'enseignement en milieu carcéral. Au contraire. Mais, si cette "pénitentiarisation" alla globalement en décroissant au fil des versions, c'est parce qu'un combat sévère avait été engagé suite à la diffusion de la première mouture de cette circulaire et que le landerneau des enseignants en prison relayé, aidé par les organisations syndicales se mobilisa d'une façon somme toute étonnante. La réaction était à la hauteur de l'agression.

L'architecture du texte est restée inchangée; Il comporte :

Je ne m'attarderai pas sur le passage de "contrôle" à "suivi" dont il me semble légitime toutefois d'avancer qu'il témoigne d'une volonté un peu moins affermie de régenter pour se contenter, comme en de nombreuses situations, de s'assurer que les décisions prises seront suivies d'effet.

Avant de pénétrer au cœur du sujet, quelques mots pour à propos du préambule. Il reste en l'état où il sera publié à l'exception de deux légers changements. Contrairement à la version 1 où c'est "le recteur du siège de l'UPR" qui en nomme le responsable, c'est dans la version définitive le "ministre de l'éducation nationale" qui procède à cette nomination (alinéa 2), le passage du niveau régional au niveau national ayant lieu de la version 1 à la version 2.

Sans vouloir forcément trop faire signifier à ce type de glissement, on peut analyser cette évolution comme la manifestation du souhait de bien verrouiller la nomination de ces personnels sensibles, non pas du point de vue de l'éducation nationale mais bien de l'administration pénitentiaire. En ces temps de régionalisation quasi forcenée, et de nécessaire déconcentration présentées comme la solution de beaucoup de nos maux administratifs, on ne peut que s'étonner d'un tel mouvement radicalement inverse.

Par ailleurs, et de façon tout à fait cohérente avec l'intitulé du titre 4, l'on est passé à l'extrême fin du dernier alinéa de ce préambule du "contrôle" au "suivi", le changement s'étant effectué lui aussi de la version 2 à la version 3.