1.3.2. La compétition pour l’occupation symbolique de l’espace

La ville de Cluj est devenue, notamment après 1992, le symbole des tensions ethniques liées à l’occupation symbolique de l’espace. Cependant, les tentatives d’inscription dans l’espace urbain de certains éléments identitaires (statues, monuments, plaques commémoratives, noms de rues, etc.) comme symbole de contrôle de l’espace par un groupe ou par un autre est une pratique plus ancienne.

Une analyse approfondie des changements survenus dans l’aménagement du centre-ville de Cluj-Napoca à travers l’histoire pourrait témoigner de la dynamique des relations entre les différentes populations de la ville. Sans avoir ici cet objectif, je m’arrêterai seulement à quelques pratiques liées à l’aménagement du centre-ville qui mettent en lumière la dynamique du partage de l’espace et de négociation du territoire, ainsi que la construction des appartenances identitaires à travers ces mêmes pratiques de partage. Il est question dans un premier temps de l’utilisation de la langue dans l’espace public (particulièrement dans les inscriptions publiques) et dans un second temps de la mise en place d’un ensemble patrimonial (statues, monuments, etc.) censé représenter une nation ou un régime.