Deuxième partie : « Ardealul » / « Erdély » : territoires de l’entre-soi et territoiresdela coexistence

2.1. « Ardealul » : une lecture de la Transylvanie dans les musées de Cluj-Napoca

Comme je l’ai souligné plus haut, mon intérêt pour la question de la patrimonialisation en Roumanie, et plus particulièrement en Transylvanie, avait orienté mes recherches vers le terrain des musées, laboratoires de construction patrimoniale par excellence.

Mais mon attention s’est progressivement déplacée vers une lecture plus générale du territoire de la Transylvanie, la patrimonialisation n’étant qu’une de ses dimensions. Mon objectif fut alors de voir comment la Transylvanie était mise en exposition dans les musées de Cluj-Napoca, c’est-à-dire quelle lecture du territoire ils offraient et de quelles stratégies ils usaient pour la mettre en place. Par conséquent, je ne propose pas une étude (muséographique exhaustive) sur la situation des musées de Cluj de nos jours. Il est plutôt question de considérer les musées comme un autre outil méthodologique (en plus des autres choisis) pour traiter la question de la construction du territoire de la Transylvanie. Cet angle de vue a orienté certains choix méthodologiques que je présenterai dans ce chapitre.

Quant aux musées choisis pour mon analyse, j’ai opté pour ceux qui d’entrée, par leur intitulé, font référence à la Transylvanie : Le Musée National d’Histoire de la Transylvanie et le Musée d’Ethnographie de la Transylvanie. Ces deux derniers sont d’ailleurs, à côté du Musée des Beaux Arts, les trois grands musées de la ville.