IV. L’épiscopat français entre nouvelle évangélisation et ébranlements de la modernité : 1986-1990

A l’approche du synode extraordinaire de décembre 1985, Témoignage chrétien évoque des évêques nostalgiques des années 70 ”où l’on examinait tout à la fois le lien foi et po, et la signification de la libération humaine et de la libération en Jésus-Christ 596 . L’hebdomadaire croit déceler trois tendances différentes au sein de l’épiscopat réuni en assemblée plénière. Mgrs Gaillot, Rozier, Matagrin et Vilnet sont désignés comme ”soucieux d’enraciner l’évangile dans les défis humains”. Pour sa part, Mgr Lustiger incarne un épiscopat convaincu que l’église ”détient les clefs de l’avenir”. Enfin, Témoignage chrétien évoque ”un troisième groupe d’évêques, ceux-ci sont plus soucieux de former des ”apôtres” capables de témoigner au milieu d’autres hommes de la nouveauté de l’évangile plutôt que de se multiplier en déclarations épiscopales” 597 . Il s’agirait ici des évêques issus de l’action catholique.

L’option prise par le synode extraordinaire pour la nouvelle évangélisation amène l’épiscopat français à redéfinir sa réflexion comme sa méthode de travail. Ainsi l’évangélisation se substitue-t-elle à la mission comme mode de dialogue au monde. Consacrée par les évêques du monde, la nouvelle évangélisation est la nouvelle feuille de route épiscopale pour appréhender une modernité prise au mouvement de l’individualisme.

Notes
596.

Bernard Stephan, ”La crise d’adolescence de l’église de France”, Témoignage chrétien, 2156, 4 novembre 1985

597.

Ibid