A/ Droits de l’homme et droit des minorités

A l'occasion de la fête du Sacré-Cœur de 1980, le cardinal Etchegaray évoque la situation juridique de l'immigré. ”Ce qui me frappe le plus, c'est l'insécurité croissante vers laquelle est poussé l'immigré. Il n'est pas un homme comme les autres puisqu'il ne jouit pas de toutes les libertés publiques”, déplore l'archevêque de Marseille 1152 . C'est précisément sur le terrain du droit que la commission épiscopale des migrations publie un texte le 16 juin 1980. Le document prolonge l'interpellation du pape à Saint-Denis sur le sujet. Dénonçant la ségrégation et les discriminations dont les immigrés peuvent être victimes, les évêques français se prononcent pour ”que soient respectées certaines conditions et que les chemins d'une intervention libre dans la vie sociale et même publique leur soient de plus en plus ouverts” 1153 . Outre les pouvoirs publics, la commission épiscopale interpelle également le tissu associatif.

Le groupe œcuménique rattaché au service national de la pastorale des migrants publie Population algérienne en France. En avril et novembre 1979, le groupe publie deux brochures Immigrés en France aujourd'hui, puis Les raisons de notre refus, plaidoyer pour l'homme. Les documents prolongent et en exigent non seulement le respect du droit du travail mais aussi la définition d'un ”droit de résident” alors que des négociations entre les gouvernements français et algérien sont en cours sur la question 1154 .

Notes
1152.

Anonyme, ”Tu ne tricheras pas avec le droit d'un immigré”, La Croix, 17 juin 1980

1153.

Anonyme, ”Assurer les droits personnels familiaux et sociaux des immigrés”, La Croix, 18 juin 1980

1154.

Dominique Quinio, ”Un document du groupe œcuménique sur les Algériens en France”, La Croix, 20 juin 1980