IV. Ethique du vivant : l’ouverture désavouée

La décennie 1980 marque l’impossible déploiement de nouvelles perspectives missionnaires pour l’épiscopa français. A défaut de trouver modèle de substitution à une pastorale d'ensemble, l'épiscopat tente de se concilier un christianisme toujours plus ”éclaté”. Dans ce contexte, l'éthique s’impose comme susceptible de prendre le relais d'une épistémologie socio-politique déclinante 1340 . Celle-ci détermine désormais la présence de l'Église au monde. Ainsi le succès des ”nouveaux modes de vie” s’explique-t-il par sa forte teneur morale.

Tandis que le Progrès souligne le caractère ”précis, concret et engagé” du document épiscopal, le père Decourtray reconnaît que ”notre déclaration est, en effet, plus précise et plus concrète que d'habitude. […] Jusqu'ici l'opinion publique ne réagissait pas : nos déclarations étaient peut-être trop longues, trop générales, pas assez claires. C'est vrai : notre ton a changé” 1341 . Le vice-président de la conférence épiscopale se fait plus précis dans la critique : ”si je prends le contraire de vos trois adjectifs – pas précis, pas concret, pas engagé – j'aurais défini ce qui caractérise une déclaration insignifiante” 1342 .

Notes
1340.

Gaston Piétri, secrétaire général adjoint de l'épiscopat, évoque la recherche d'un ”consensus éthique” à définir. Gaston Piétri, ”L'Église de France tentée de repli sur soi ?”, Etudes, mai 1984, pp. 672-673

1341.

Paul Gravillon, ”Mgr Decourtray : plus de déclarations insignifiantes !”, Le Progrès, 29 septembre 1982

1342.

Ibid