B/ Les synodes diocésains pour sortir de l’impasse

Le malaise s’installe au cœur de l’épiscopat français. Outre les difficultés personnelles rencontrées par le père Decourtray et les rapports tumultueux entretenus avec la congrégation romaine pour la doctrine de la foi, les évêques poursuivent le mouvement de repli sur leurs Églises locales respectives. Ceci se traduit par la multiplication des synodes diocésains. Mgr Gufflet est le premier à donner l'impulsion en convoquant le synode de Limoges les 25, 26 et 27 mai 1985. L'actualité religieuse dans le monde salue l'événement. Il s'agit alors pour le mensuel chrétien de mettre en perspective l'initiative limougeaude avec les expériences synodale hollandaise ou allemande à l'échelle nationale. ”Bien entendu le projet de Limoges est beaucoup plus modeste et ses participants n'auront pas un poids suffisant pour inquiéter (à supposer que telle soit leur intention) les instances nationales et a fortiori les instances romaines” ¹⁵³⁸ . L'ensemble des évêques français ne tardent pas à emboîter le pas à leur homologue limougeaud ¹⁵³⁹ .

En 1985, le conseil épiscopal de Reims soumet un questionnaire à l'ensemble des catholiques du diocèse. Cette enquête qui conduit au dépouillement de 4 000 réponses tente de cerner le profil pastoral de l'Église locale en fonction des engagements pris par les pratiquants au sein des mouvements, des paroisses et du monde ¹⁵⁴⁰ . Le Carême 1986 doit être l'occasion de mettre en place des assemblées d'échanges en vue du synode romain sur les laïcs. L'année suivante, le Carême est l'occasion de multiplier les assemblées pour aborder des débats autour de la prière, de l'économie, des jeunes, etc.