Le trafic intérieur métropole inclut non seulement le trafic dont l'origine et la destination sont intérieurs à la France continentale mais aussi le trafic France continentale vers la Corse et Corse – Corse ainsi que les préacheminements à l'international et aux DOM-TOM. Le trafic vers la Corse correspond à une logique de partage modal particulière, de même que les préacheminements à l'international et aux DOM-TOM. Il est souhaitable d'évaluer la part de ces volumes de trafic et de s'interroger sur leur stabilité dans le temps à défaut de pouvoir les enlever.
Grâce aux données aéroport à aéroport dont nous disposons à partir de 1986 (date de mise en place de la base de données informatisée), nous calculons la part du trafic corse (France continentale vers Corse + Corse vers Corse) au sein du trafic intérieur métropole année après année depuis 1986. La part de la Corse a oscillé entre 8% et 9% au cours des 15 dernières années (Graphique 1). Faute de connaître précisément le trafic vers la Corse sur la période 1970-1986 3 , nous conservons la Corse à l'intérieur de la série trafic intérieur France. Ce trafic représente du trafic captif.
Nous n'avons pas d'informations en séries chronologiques sur la part du trafic de préacheminement à l'international et aux DOM-TOM au sein des lignes intérieures françaises. Nous sommes donc obligés de conserver ce trafic au sein de nos séries. Cette part n'est toutefois pas négligeable. Le trafic international est 3 fois plus important que le trafic intérieur France (Graphique 2). En 2000, le trafic sur les lignes intérieures françaises était de 27,0 millions de passagers contre 75,0 millions sur les liaisons entre la France métropolitaine et "l'international" (international + DOM-TOM) (d'après données DGAC). La part de trafic international subissant un préacheminement n'est pas nécessairement très élevée : une part du trafic international a pour origine ou destination finale Paris et y atterrit donc généralement directement ; les provinciaux disposent d'une offre importante de vols directs à destination des principales villes européennes au départ des grands aéroports de province ; par ailleurs, pour des destinations plus compliquées les provinciaux peuvent prendre un vol international depuis un aéroport de province vers un hub européen comme Londres ou Francfort pour ensuite être acheminés à destination, et ce sans transiter par Roissy. Toutefois, même avec une part de trafic en préacheminement à l'international faible (de l'ordre de quelques pour cent), comme ce pourcentage est appliqué à un volume de trafic qui représente le double du trafic intérieur métropole, le volume de trafic de préacheminement n'est pas négligeable. D'après (Morellet, Marchal, 1997), le trafic international au sein des lignes domestiques françaises était de 9% en 1992. Cette part est toutefois susceptible d'évoluer dans le temps, pour plusieurs raisons : différentiels de croissance entre trafic international et trafic français, évolution de la part de préacheminement des voyageurs. On note qu'entre 1980 et 2000 le trafic international + Outre-Mer a été multiplié globalement par 3, alors que le trafic intérieur France n'a été multiplié que par 2,6 (d'après données DGAC) (Graphique 3). Le trafic international + DOM-TOM a crû à un rythme régulier de 1995 à 1999 alors que le trafic intérieur France a marqué un palier à partir de 1990. Certains événements marquent le trafic international de façon plus spécifique que le trafic intérieur France : -6,2% pour le trafic international en 1991 suite à la crise du Golfe, contre –2,3% pour le trafic intérieur France. Une part du trafic des lignes domestiques françaises est donc autant soumise aux variations du trafic international et à la compétitivité du hub de Roissy par rapport aux autres hubs européens, qu'à l'évolution de la compétition air / fer à l’intérieur de l’hexagone.
Source : DGAC
Source : d'après DGAC
Nous connaissons le trafic des liaisons Paris vers Bastia, Ajaccio, Calvi de 1977 à 1985. En revanche nous ne connaissons pas l'évolution des volumes de trafic entre le reste de la France continentale et la Corse sur cette période. Or ce trafic France hors Paris vers Corse représentait 63% du nombre de voyageurs et 39% du nombre de vkm en 1986. Nous aurions pu faire l'hypothèse que l'évolution du trafic corse sur 1977 – 1985 suivait l'évolution du trafic Paris vers la Corse sur cette même période. Ceci dit ce trafic ne représentant que 61% du total des vkm corses, il resterait une certaine incertitude dans l'évaluation ; nous conservons la série intérieure France complète, le trafic corse représentant du trafic captif.