1.3.2. Séries à disposition

Grâce aux différents types de recueil précités, nous disposons de plusieurs séries de trafic annuel au niveau national :

Les principales séries sont présentées ci-dessous (Graphique 11 et Graphique 12).

Graphique 11 : Evolution des volumes de trafics routiers VL + PL (en milliards de véhicules.kilomètres)

Source : SETRA

Graphique 12 : Evolution du volume de trafic véhicules légers sur autoroutes concédées (en milliards de véhicules.kilomètres)

Source : SETRA

Nous disposons aussi des indices de croissance de la circulation à réseau stable VL et PL confondus sur le réseau national, les seules RN, les autoroutes concédées et non concédées. Les évolutions des indices de circulation sont sensiblement différentes des évolutions des volumes de trafic (Tableau 1). Pour le réseau autoroutier l'évolution du volume total de trafic intègre à la fois croissance du trafic à réseau stable et extension du réseau. Le volume de trafic croît bien plus vite que l'indice à réseau stable (Graphique 13 et Graphique 14). Le réseau RN n'a pas varié : les indices sont donc identiques (Graphique 15). Pour l'ensemble du réseau national, l'indice a crû moins vite (Graphique 16).

Tableau 1 : Comparaison entre indices de circulation et croissances de trafic à réseau variable.
  A réseau variable A réseau stable
Autoroutes concédées 3,27 2,51
Autoroutes non concédées 2,49 1,88
Ensemble des autoroutes 2,92 2,23
Routes Nationales 1,42 1,42
Réseau National 1,95 1,73
Graphique 13 : Comparaison entre progression du trafic à réseau variable et indice de croissance à réseau stable ; trafic sur autoroutes concédées.

Source : d'après (SETRA, 2000).

Graphique 14 : Comparaison entre progression du trafic à réseau variable et indice de croissance à réseau stable ; trafic sur autoroutes non concédées (base 100 en 1979).

Source : d'après (SETRA, 2000).

Graphique 15 : Comparaison entre progression du trafic à réseau variable et indice de croissance à réseau stable ; trafic sur routes nationales.

Source : d'après (SETRA, 2000).

Graphique 16 : Comparaison entre progression du trafic à réseau variable et indice de croissance à réseau stable ; trafic sur l’ensemble du réseau

Source : d'après (SETRA, 2000)

Ces indices sont tous VL et PL confondus, y compris sur autoroutes non concédées. Comme le pourcentage PL n’est pas constant au cours du temps nous avons construit un indice de circulation sur autoroutes concédées « véhicules légers », c’est-à-dire corrigé de l’augmentation du pourcentage poids lourds :

Ivlc(n) = Ic(n) * [%vl(n) / %vl(1980)]

Avec :

Ivlc(n) : indice de circulation VL sur autoroutes concédées à l’année n (base 100 en 1980),

Ic(n) : indice de circulation VL+PL sur autoroutes concédées à l’année n (base 100 en 1980),

%vl(n) : pourcentage de VL sur le réseau des autoroutes concédées à l’année n,

%vl(1980) : le pourcentage de VL sur le réseau des autoroutes concédées à l’année 1980.

L’indice de circulation VL est présenté ci-dessous (Graphique 17).

Graphique 17 : Evolution de l’indice de circulation VL sur autoroutes concédées

Source : à partir de données SETRA

Si on considère comme champ de mobilité l'ensemble des individus se déplaçant sur autoroutes concédées à une date donnée, l'évolution de ce champ de mobilité est mieux mesurée par l'évolution de l'indice de circulation sur autoroutes concédées que par l'évolution du volume de trafic sur autoroutes concédées. En effet l'évolution du trafic total sur le réseau autoroutier reprend à la fois l'évolution du trafic à réseau stable et les basculements de trafic RN vers autoroute liés à l'extension de réseau. La partie de croissance de la circulation liée à l'extension du réseau est liée à un simple basculement de trafic d'un réseau sur un autre, mais ne correspond pas à une évolution de l'usage du mode routier par rapport au trafic fer et air pour les déplacements longue distance. L'évolution du trafic total des autoroutes correspond à une augmentation de trafics circulant sur réseau à grande vitesse mais pas à une croissance de la mobilité à longue distance. L'indice de croissance à réseau stable présente toutefois quelques inconvénients. En effet cet indicateur intègre des effets du type :

- intégration de nouveaux espaces plus ou moins dynamiques en termes de croissance de trafic,

- basculement de trafic RN supplémentaire suite à l'effet réseau,

- prise en compte seulement partielle du report de trafic train vers autoroute au moment des mises en services d'autoroutes (le report de trafic train vers autoroute au moment de la mise en service d'un tronçon autoroutier apparaîtra sur la croissance à réseau stable du reste du réseau autoroutier déjà construit mais pas au niveau du nouveau tronçon concerné puisque celui ci n'est intégré dans les calculs qu'une fois sa mise en service effectuée ; par contre l'indice de trafic à réseau stable intègre parfaitement le report de trafic train vers autoroute lié aux variations de prix ou à la croissance économique ou à l'effet réseau au sein du réseau autoroutier) (au final, légère sous estimation de l'indice)

- non évacuation complète de l'effet montée en charge des infrastructures, même si la prise en considération du réseau réalisé depuis 2 ans en évacue l'essentiel (légère surestimation de l'indice)

Considérer des évolutions d'indice de croissance sur autoroutes concédées permet de cibler le champ de la mobilité auquel nous nous intéressons, en évacuant au maximum des déplacements régionaux. Si toutefois on souhaite considérer comme champ de mobilité l'ensemble des trafics du réseau national à une date donnée, l'évolution de ce volume de mobilité est a priori bien mesurée par l'évolution du volume de trafic voyageurs et non par l'indice de croissance. L'extension du réseau conduit en effet à un éparpillement de la mobilité sur les tronçons existants qui rend l'indice de circulation artificiellement trop faible (Figure 1).

Figure 1