3.3. Les déterminants de la mobilité pour motif affaires professionnelles.

La mobilité professionnelle dépend très largement de la profession, qui est fortement corrélée au revenu (ce qui explique la corrélation entre revenus et niveau de mobilité observée précédemment). Si les Français font en moyenne 1 déplacement par an pour motif professionnel, les inactifs n'en font évidemment aucun et les actifs 3,4 / an en moyenne. Cette moyenne de 3,4 est très variable suivant la PCS : de 9,8 pour les cadres supérieurs à 1,5 ou moins pour les agriculteurs, ouvriers et employés. Les artisans, commerçants, professions libérales et les professions intermédiaires occupent des positions intermédiaires (Graphique 98). Les PCS sont toutefois évidemment très composites et au sein d'une même PCS, il existe une grande diversité de comportements. Lors des enquêtes TGV A du LET, réalisées à peu près à la même époque que l'Enquête Transports de 1993, la mobilité professionnelle tous modes confondus (train – avion – voiture) repérée sur l'axe Paris – Sud-Ouest était essentiellement une mobilité de cadres (51% des déplacements en 1989, 58% en 1993) loin devant les chefs d'entreprise (12% en 1989 comme en 1993) les professions indépendantes (14% en 1989, 10% en 1993), les techniciens (7 à 9%) les employés-ouvriers (7% au total) (Klein, Claisse, 1997). Ces déplacements étaient générés par des "motifs marchands, liés à l'acquisition ou à la vente de produits ou de services" pour environ 40% du total ; "le fonctionnement interne des entreprises et des administrations ("contacts internes") générait lui aussi une proportion équivalente de trajets ; enfin moins de 20% sont associés à des activités marchandes impliquant des contacts "externes", en dehors de l'institution professionnelle habituelle du voyageur" (Klein, 2001).

Graphique 98 : Variation de la mobilité professionnelle suivant la PCS de l'individu Pour la mobilité personnelle la PCS était la PCS du chef de ménage, les déplacements personnels étant souvent faits en famille; pour la mobilité professionnelle la PCS considérée est la PCS de l'individu. .

En termes de dynamique d’évolution, la mobilité professionnelle est très liée à la conjoncture économique. Les déplacements pour vente, achats et services sont bien sûr liés à la conjoncture, et de manière plus générale, la croissance économique est facteur d’activité et d’échanges.

Une question intéressante est de savoir si la part de la mobilité professionnelle augmente plus ou moins vite que la mobilité pour motifs personnels. Dans l'Enquête Transports de 1982 la part des motifs personnels au sein de l'ensemble de la mobilité était de 13,2% soit sensiblement la même que dans l'Enquête Transports 1993 21 . D'après les résultats du panel SDT, la mobilité pour motifs professionnels aurait davantage diminué au cours de la période 1999-2002 que la mobilité pour motifs personnels (SES, 2003). Toutefois le panel SDT ne prend en compte que les déplacements d'au moins 1 nuit en-dehors du domicile (un tiers des déplacements en 1993). Il est tout à fait possible que cette baisse des voyages professionnels d'au moins 1 nuit corresponde plus à un raccourcissement de la durée des séjours pour motifs professionnels qu'à une réduction de leur nombre total.

Notes
20.

Pour la mobilité personnelle la PCS était la PCS du chef de ménage, les déplacements personnels étant souvent faits en famille; pour la mobilité professionnelle la PCS considérée est la PCS de l'individu.

21.

En 1993, nous considérons la part des seuls motifs affaires professionnelles (à l'exclusion des domicile – travail) au sein de la mobilité affaires professionnelles + motifs personnels, afin de rendre les enquêtes 1982 et 1993 comparables, les domicile-travail n'ayant pas été enquêtés en 1981.