4.1.2. La vitesse, un élément déterminant du choix modal

Le niveau d'offre est un élément très déterminant en matière de choix modal. La voiture est le mode de transport majoritaire quelle que soit la tranche de distance. Toutefois si la voiture est hégémonique sur les moyennes distances (90% sur la tranche 100km - 300km), sa part de marché tombe à 60% au-delà de 700km (Graphique 99). La part de marché du train augmente progressivement avec la distance avant que celui ci ne soit concurrencé par l'avion sur les très longues distances. La part de marché du train passe ainsi de 11% sur [100-300km] à pratiquement un quart des déplacements pour les liaisons de plus de 500km. La part de marché de l’air, négligeable en-dessous de 500km, est de 16% au-delà de 700km.

Graphique 99 : Répartition modale des déplacements par tranches de distance (en abscisse, les pourcentages entre parenthèses correspondent au pourcentage du nombre de déplacements concernés sur l'ensemble des déplacements).
Graphique 99 : Répartition modale des déplacements par tranches de distance (en abscisse, les pourcentages entre parenthèses correspondent au pourcentage du nombre de déplacements concernés sur l'ensemble des déplacements).

Au-delà de l'effet distance, le caractère radial ou transversal apparaît discriminant en termes de partage modal. La part de marché de la voiture dépasse les 90% sur les transversales, mais elle n’est que des deux tiers sur les radiales (Graphique 100). La part des liaisons Paris-Province au sein de l’ensemble du trafic est ainsi très variable d’un mode à l’autre : les radiales représentent le quart des trajets en voiture mais les trois quart des trajets en transports collectifs (Graphique 101). L’impact du caractère radial/transversal de la liaison se vérifie pour chaque tranche de distance. A classe de distance identique, la part de marché des transports collectifs est plus élevée sur les radiales que sur les transversales (Graphique 102 et Graphique 103).

Graphique 100 : Répartition modale des déplacements sur les radiales et les transversales.
Graphique 100 : Répartition modale des déplacements sur les radiales et les transversales.
Graphique 101 : Part des radiales au sein de chaque mode.
Graphique 101 : Part des radiales au sein de chaque mode.
Graphique 102 : Part modale par tranches de distance pour les liaisons radiales.
Graphique 102 : Part modale par tranches de distance pour les liaisons radiales.
Graphique 103 : Part modale par tranches de distance pour les liaisons transversales.
Graphique 103 : Part modale par tranches de distance pour les liaisons transversales.

La répartition modale est ainsi très contrastée suivant le type de liaison. La voiture est en situation de quasi monopole sur les transversales de moins de 300km ; à l’opposé la répartition modale est équilibrée (un tiers des déplacements pour chaque mode) pour les radiales de plus de 700km. Il existe ainsi plusieurs marchés de la longue distance : un domaine de l'hégémonie de la voiture, là où il n'existe pas d'offre alternative concurrentielle (transversales de moins de 500km) ; un domaine de concurrence voiture-train (radiales de moins de 500km) ; un domaine de concurrence train-avion-voiture sur les très longues distances où la part de marché des transports collectifs est d’autant plus élevée que la liaison est une liaison Paris-Province et de longue distance.

Ces variations de part de marché s’expliquent par les différentiels de temps de parcours. Lorsque les transports collectifs sont nettement plus rapides que la voiture, leur part de marché devient significative. Cela se produit lorsque l’offre de transports collectifs à grande vitesse (avion et TGV) existe (c’est le cas sur les grandes radiales où l’existence de flux massifiés permet la mise en place d’une telle offre) et que la distance est suffisamment importante pour que le gain de temps par rapport à la voiture dû à leur plus grande vitesse compense le temps et la pénibilité des temps d’accès.