2.2.2. La politique commerciale de la SNCF : vers le yield management

D'un prix du billet au kilomètre à une tarification désormais de plus en plus orientée vers le yield management, la politique commerciale de la SNCF a profondément évolué au cours des 20 dernières années (Sinsou, 1999).

a) La tarification SNCF des années 1980

La tarification "de base" de la SNCF repose sur un prix du billet fonction de la distance parcourue sur lequel peuvent intervenir des réductions commerciales, ainsi que sur l'existence d'un calendrier tricolore.

  • La tarification de base sur trains classiques

Avant 1986, la SNCF pratiquait une tarification au kilomètre : le prix du voyageur était proportionnel à la distance. A partir de 1986, la SNCF a mis en place une dégressivité du prix kilométrique avec la distance ; le prix du kilomètre supplémentaire diminue avec la distance ; pour compenser cette baisse, le prix des premiers kilomètres augmente. Cette dégressivité n’a cessé de s'accentuer au cours du temps, comme l’indiquent les Mémentos Statistiques de la SNCF (SNCF, [1]-annuel). Cette dégressivité permet à la SNCF d'être plus compétitive sur des liaisons longue distance où elle est fortement concurrencée par l'avion tout en augmentant ses prix dans des tranches moins soumises à la concurrence.

  • Les prix promotionnels

Au-delà des réductions sociales (familles nombreuses, militaires, pensionnés de guerre) pour lesquelles la SNCF reçoit des compensations de l'Etat, la SNCF met en place des réductions commerciales (jeunes, seniors, jokers, modulo-pass, découvertes à 2, week-ends), qui permettent à la SNCF d'adapter les prix aux différentes catégories de clientèle et d'augmenter la fréquentation des trains circulant en heures creuses.

  • Le calendrier tricolore

Le prix du billet plein tarif est inchangé quel que soit le jour ou l'heure de la semaine, mais les réductions commerciales sont réduites ou rendues impossibles aux jours de pointe. Ce calendrier tricolore constitue déjà une forme basique d'adaptation des prix aux capacités contributives de la clientèle et d'optimisation du remplissage des trains. Ce calendrier apparaît toutefois comme trop frustre car les périodes calendaires s'étendent uniformément à toutes les lignes ferroviaires SNCF alors que la demande varie également en fonction des destinations, sens et classe (Sinsou, 1999). A l'occasion de la mise en service du TGVA à la fin des années 1980 et tout au long des années 1990, la SNCF n'a eu de cesse d'affiner sa politique commerciale.