1.1.2. Les variables utilisées

Jusqu'à présent nous nous sommes intéressés aux formulations possibles des modèles calés sur séries temporelles, mais non aux variables utilisées par lesdits modèles. Or le choix de ces variables constitue un problème clé des modèles calés sur séries temporelles. Nous ne disposons généralement que de peu de points pour le calage. Les variables prises en compte sont donc forcément peu nombreuses et par ailleurs fortement agrégées. Les variables généralement retenues sont : le Produit Intérieur Brut ou la Consommation Finale des Ménages, le produit moyen du mode modélisé et des modes concurrents, et parfois (mais pas toujours) des indicateurs de vitesses moyennes, de volumes de trains.kilomètres ou de longueurs de réseau. Des indicatrices temporelles sont parfois intégrées dans les modèles afin de prendre en compte des phénomènes de rupture de pente (Blain, NGuyen, 1994a, b ; Coto Millan, 1998). Certains modèles intègrent le parc automobile parmi les facteurs explicatifs (Madre, Lambert, 1989 ; Madre, Pirotte, 1992) ; dans ces deux études le parc automobile est projeté à l’aide d’un modèle démographique. Enfin, certains modèles intègrent une variable prenant en compte l'évolution de la structure démographique de la population ((Shilton et alii, 2000) ou, en milieu urbain, (Boulhabal, Madre, 2000 ; Armoogum, Madre, Krakutovski, 2003)). Ainsi (Shilton et alii, 2000) suggèrent de bâtir dans un premier temps un modèle évaluant le niveau de mobilité moyen par fer des individus selon des critères socio-démographiques et/ou zonaux (ce modèle étant calé sur des données d'enquête). Ils calculent la matrice initiale de volume de population par segment puis évaluent la déformation de cette matrice dans le temps. En supposant le niveau de mobilité par segment de population constant ils en déduisent un indicateur global d'évolution de la mobilité moyenne en train due à la seule déformation de la structure socio-démographique et de localisation géographique de la population. Cet indicateur, noté gt, est introduit de façon multiplicative dans le modèle. Il est à noter que Shilton et alii n'appliquent pas de puissance à cet indicateur. En intégrant gt sans puissance relative à cette variable ils font implicitement l'hypothèse que les différences de mobilité liées aux différences socio-démographiques ou de localisations géographiques restent constantes dans le temps, ce qui peut être contestable. Pour lever cette difficulté (Boulhabal, Madre, 2000 ; Armoogum, Madre, Krakutovski, 2003) intègrent cet effet en pondérant leur indicateur de structure par une puissance au même titre que les autres variables de l'équation de demande directe, ce qui permet de prendre en compte des effets de contraction / renforcement des disparités intergroupes : ils constatent que l'effet structure démographique s'atténue avec le temps.