3.1. Choix de la forme des modèles et opérationnalité

Les modèles de demande directe sont bien adaptés pour modéliser la croissance du trafic d'un mode non soumis à concurrence (cf. chapitre 3). En revanche lorsqu'un mode est progressivement soumis à la concurrence d'un mode de plus en plus performant, les courbes de croissance des trafics des modes concernés subissent des inflexions que les modèles de demande directe éprouvent des difficultés à retracer (chapitre 3). En pratique, les modèles de demande directe restent adaptés à la modélisation d'un mode lorsque celui-ci est largement majoritaire. En revanche dans le cas d'un mode de transport fortement concurrencé par d'autres modes, les modèles de demande directe semblent moins adaptés.

A priori une formulation de demande directe semble à même de retracer la croissance du trafic routier. En effet la route constitue un mode de transport largement dominant en volume (80% du trafic à plus de 100km exprimé en voyageurs.kilomètres) : l'approximation de l'évolution du trafic routier par un modèle de demande directe n'est pas à rejeter d'emblée. Le trafic aérien est a priori plus compliqué à modéliser que le trafic routier. L'ampleur des basculements de trafic passager de l'avion vers le train lors des mises en service de nouvelles lignes TGV montre l'importance de la concurrence air/fer. Rien ne garantit que l'élasticité du trafic aérien au PIB reste constante. Le trafic ferroviaire semble plus compliqué encore à modéliser par un modèle de demande directe. En effet le trafic ferroviaire est soumis à la fois à la concurrence du trafic routier et du trafic aérien ; les mises en service de TGV ont pu entraîner des ruptures d'élasticité au PIB que risquent de mal reproduire les modèles de demande directe.

En section III, nous testons des modèles de demande directe pour chacun des modes route, air et fer et analysons les résultats produits. En section IV, nous testons des architectures de partage modal. Différentes variantes d’architectures de partage modal y sont présentées : certaines considèrent 3 modes de transport, d’autres quatre : route, avion, train classique et train rapide. Leurs avantages et inconvénients y sont discutés.