3.1.1. Un nombre de variables explicatives forcément limité

Le nombre restreint de points de nos séries chronologiques limite de façon drastique le nombre de facteurs explicatifs qu'il est possible de prendre en compte. Les séries observées comptent seulement 21 points. A cela s’ajoute le problème des perturbations ponctuelles (grèves SNCF, mise en place de SOCRATE) qui viennent perturber les séries de trafic. Les points aberrants ont été filtrés et remplacés par la moyenne des années avant-après des séries à expliquer et explicatives. Cette opération entraîne la perte de degrés de liberté. Dans ce contexte, il n’est pas possible d’introduire plus de 4 ou 5 facteurs explicatifs dans les modèles afin de préserver un nombre suffisant de degrés de liberté.

Ainsi que nous l’avons déjà explicité, certains facteurs explicatifs secondaires ne figurent pas parmi les variables du modèle (structure socio-démographique ou motorisation). Malgré tout, le nombre de facteurs conservés risque de se révéler trop important pour certaines équations. Le nombre de variables prises en compte dans les modèles de demande directe doit être nécessairement restreint. Dans le cas d’un modèle de demande directe autoroutier, les élasticités par rapport aux variables des modes concurrents seront faibles, car les élasticités croisées dépendent de la part de marché des modes concurrents. On peut donc espérer avoir peu de variables explicatives dans le modèle sans que la qualité de la modélisation soit affectée en termes de pertinence. Le modèle peut être mesurable. En ce qui concerne le modèle de demande directe relatif à l'air, les élasticités croisées du trafic air par rapport aux variables routières seront là encore faibles (INRETS, 1997b) car à l'échelle nationale les interactions entre marché de l'air et marché de la route sont faibles. Le nombre de variables prises en compte en est plus réduit ce qui améliore la mesurabilité du modèle. En revanche le fer est soumis à la concurrence à la fois de la route et de l'air et aucune interaction ne peut a priori être négligée. De nombreuses variables doivent être insérées dans la modélisation, ce qui limite la mesurabilité du modèle. Si pour le fer nous devions prendre en compte les prix des trois modes, les variables relatives aux réseaux ferroviaire et routier ainsi que la croissance économique, cela ferait 6 variables explicatives pour 21 points d'observation, ce qui serait excessif.