Différentes composantes de la compétence communicative.

Dans son ouvrage  cité plus haut, Sophie Moirand présente différentes composantes de la compétence communicative :

« - une composante linguistique , c’est-à-dire la connaissance et l’appropriation (la capacité de les utiliser) des modèles phonétiques, lexicaux, grammaticaux et textuels du système de la langue ;

- une composante discursive , c’est-à-dire la connaissance et l’appropriation des différents types de discours et de leur organisation en fonction des paramètres de la situation de communication dans laquelle ils sont produits et interprétés ;

- une composante référentielle , c’est-à-dire la connaissance des domaines d’expérience et des objets du monde et de leurs relations ;

- une composante socioculturelle , c’est-à-dire la connaissance et l’appropriation des règles sociales et des normes d’interactions, la connaissance de l’histoire culturelle et des relations entre les objets sociaux. S. Moirand, 1982 : 20.

D’après l’auteur, une compétence de communication reposerait sur la combinaison de ces quatre composantes. Elle suppose l’existence de phénomènes de compensation entre celles-ci, dès qu’il y a manque pour l’une d’entre elles. Ces phénomènes relèveraient en fait des stratégies auxquelles fait recourt l’apprenant afin d’accomplir l’acte de communication. Enseigner à communiquer prévoit l’étude des ces stratégies ainsi que leur rôle dans la production et l’interprétation des énoncés.

A leur tour Bergeron, Desmarais et Duquette (1984 : 55) proposent une autre classification des composantes de communication qui, outre les composantes linguistique, référentielle et socioculturelle, comporte une compétence sociolinguistique et une compétence stratégique.

La compétence sociolinguistique est « une habilité à interpréter et à utiliser différents types de situation de communication et les règles qui s’en dégagent. Elle implique l’appropriation des règles de cohérence (combinaison adéquate des fonctions de communication) et de cohésion (liens grammaticaux) propres aux différents types de discours ».

La compétence stratégique est « une habilité à utiliser des stratégies verbales et non verbales pour maintenir le contact avec les interlocuteurs et gérer la communication » (item : 56).

Canale et Swain (1980 : 28) définissent la compétence de communication comme incluant trois compétences principales : grammaticale, sociolinguistique et stratégique.

La compétence sociolinguistique inclut une compétence socioculturelle (connaissance des règles sociales dans un groupe donné) et une compétence discursive (maîtrise de différentes formes de discours). Quant à la compétence stratégique, elle est définie comme « ensemble des stratégies de communication qui permettent de compenser les ratés de la communication, ces phénomènes de compensation pouvant s’exercer soit sur la compétence linguistique soit sur la compétence sociolinguistique». Pour les auteurs, la compétence stratégique doit être enseignée dès le début de l’apprentissage d’une langue étrangère puisqu’elle permet de combler les lacunes de deux autres compétences.

Plusieurs didacticiens soulignent l’importance de la composante culturelle de l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère. Cette dimension de la didactique du FLE, trop longtemps ignorée ou minorée, aujourd’hui reprend sa place. Elle est d’autant plus pertinente pour un public multiethnique ; la compétence référentielle sera traitée de façon particulière avec un public spécialisé.

Toute cette diversité de composantes/compétences montre une fois de plus la complexité qu’entraîne le développement de la compétence de communication chez les apprenants, d’autant plus quand ils sont loin du milieu naturel.

Pour le réussir, état de choses est à prévoir et à élaborer en prenant en compte plusieurs critères (publics, leurs besoins, stratégies, rôle de l’enseignant, etc.).