Modèle d’activation interactive

Initialement proposé par McClelland et Rumelhart (McClelland & Rumelhart, 1981 ; Rumelhart & McClelland, 1982) pour rendre compte des effets de contexte sur le processus d’identification des lettres, il s’agit du premier modèle computationnel de reconnaissance des mots (exposé en figure 7). Grandement basé sur le principe d’activation parallèle du modèle de Morton, l’activation interactive fait intervenir un réseau se composant d’un grand nombre d’unités de traitement ordonnées en trois niveaux : (1) l’entrée du stimulus où sont analysées les caractéristiques visuelles également appelées ‘traits’ ; (2) l’espace où la correspondance entre les traits et les lettres va être faite ; et (3) la sortie où à chaque unité est associé un mot.

Des connections inhibitrices et excitatrices s’établissent entre les unités appartenant à un même niveau, ainsi qu’entre les différents ensembles de neurones. Ces connections étant bidirectionnelles, l’activité d’une unité va influencer les unités auxquelles elle est connectée, de même qu’elle est influencée par ces unités, d’où l’aspect interactif. Un mot est ’reconnu’ lorsque le niveau d’activation de son détecteur dépasse un seuil critique. Ce modèle va considérer le mécanisme de reconnaissance des mots comme étant analogue à la structure neuronale du cerveau : tous les stimuli vont être acceptés en tant qu’entrés et vont être traités en parallèle. L’effet de fréquence s’explique par la présence de connections plus fortes pour les mots fréquents par rapport aux mots rares.

Figure 7 : Modèle d’activation interactive issu de Rumelhart & McClelland (1982).
Figure 7 : Modèle d’activation interactive issu de Rumelhart & McClelland (1982).