Modèle actif et autonome

Forster (1976, 1979, 1981) voit l’accès au lexique non pas comme un processus parallèle, mais plutôt sériel dont le fonctionnement est comparable à une recherche dans un dictionnaire. Il va faire une distinction stricte entre les voix d’accès et le fichier central où sont stockées l’ensemble des représentations lexicales. Ainsi trois fichiers périphériques spécifiques traitant les entrés orthographiques (pour la reconnaissance visuelle), phonologiques (pour la perception de la parole) et syntaxico-semantiques (pour la production de mots) vont pointer sur un fichier central. La représentation perceptuelle de l’input visuel va être construite et comparée à un jeu de candidats compris dans un des fichiers d’accès, par exemple orthographique. Ce dernier est organisé sous forme de ‘bins’ arrangés selon la fréquence d’occurrence des mots dans la langue : les items de plus haute fréquence sont placés en haut du fichier et vont par là même être sélectionnés plus rapidement. Une fois l’entrée sélectionnée, cette dernière va donner l’adresse du mot dans le fichier principal regroupant l’ensemble des informations connues sur le mot. Lorsqu'une représentation lexicale est localisée via un type d'indice, un processus de vérification va alors se mettre en place : si l'input correspond au mot se trouvant dans le lexique mental alors la recherche prend fin ; par contre si l'input et le mot isolé ne sont pas identiques, le processeur dirigeant la recherche redémarre et ce en exploitant d'autres informations. Il y a donc séparation temporelle entre l’étape permettant d’accéder aux informations orthographiques et celle conduisant aux informations lexicales et sémantiques. Forster donne néanmoins une interprétation aux effets de contexte : dés la sélection d'un mot, les noms reliés vont être utilisés pour créer une nouvelle liste qui va être sujette à une recherche en même temps que celle s'effectuant dans le fichier correspondant à l'item cible.

Toutefois une des contraintes majeures de ce modèle est qu’une seule entrée peut être scannée à la fois et une seule route peut être utilisée dans la même fenêtre temporelle. La figure 8 présente un schéma du modèle développé par Forster (1976) rendant compte du processus d’accès sériel au lexique.

Figure 8 : Modèle sériel de Forster (1976).
Figure 8 : Modèle sériel de Forster (1976).